Elle veut « tracer un nouveau chemin » d’unité. Kamala Harris a accepté, jeudi 23 août à Chicago (Etats-Unis), l’investiture du Parti démocrate pour la présidentielle de novembre qui l’opposera à Donald Trump. « Je promets d’être la présidente de tous les Américains », a lancé la vice-présidente de 59 ans sous les ovations assourdissantes des milliers de délégués, dans une prise de parole de moins de 40 minutes. Dans un discours plein d’autorité, souvent solennel, Kamala Harris a parfois pris des accents patriotiques. Voici ce qu’il faut retenir de son discours.
Un appel à l’unité
Kamala Harris a pris soin de se montrer prête à gouverner le pays. « Dans le combat de toujours entre la démocratie et la tyrannie, je sais où je suis. Et je sais où doivent se tenir les Etats-Unis », a-t-elle déclaré. Elle a longuement évoqué sa défunte mère, partie d’Inde à 19 ans pour poursuivre son rêve de devenir scientifique. La présentant comme un modèle d’exigence, la candidate a évoqué les discriminations dont elle l’a vue être l’objet et a affirmé avoir appris d’elle « à ne jamais [se] plaindre de l’injustice, mais à agir contre ».
« Au nom de tous les Américains, peu importe leur parti, leur race, leur genre (…) au nom de tous ceux dont l’histoire ne peut s’écrire que dans la plus grande nation du monde, j’accepte votre nomination pour devenir présidente des Etats-Unis », a lancé la candidate, cherchant à marquer sa différence avec Donald Trump.
Des attaques contre Donald Trump
« Nous savons à quoi ressemblerait un second mandat de Trump. Tout est écrit dans le Projet 2025 », a-t-elle déclaré en référence à un programme ultraconservateur confectionné par des proches du milliardaire et dont l’objectif est, selon elle, de « ramener notre pays des années en arrière ». « Contrairement à Trump, je ne ferai pas ami-ami avec les dictateurs », a-t-elle ajouté.
La vice-présidente a aussi mentionné l‘assaut du capitole de Washington du 6 janvier 2021. « Donald Trump est un homme qui manque de sérieux, a-t-elle souligné. Mais les conséquences de renvoyer Donald Trump à la Maison Blanche seraient extrêmement sérieuses. » La vice-présidente a répété l’un de ses slogans de campagne, « Nous n’y retournerons pas ».
Un appel à un cessez-le-feu à Gaza
En marge des festivités démocrates, des manifestations propalestiniennes se sont tenues tout au long de la semaine à Chicago pour dénoncer le soutien américain à la guerre menée par Israël à Gaza. Quelques milliers de personnes étaient encore réunies jeudi. Kamala Harris a promis de « conclure » un accord de trêve entre Israël et le Hamas. « Le président Biden et moi-même travaillons jour et nuit […] car il est temps d’obtenir un accord pour la libération des otages et un cessez-le-feu », a-t-elle lancé.
« Tant de vies innocentes ont été perdues. Des personnes désespérées et affamées fuient sans cesse pour se mettre à l’abri. L’ampleur de la souffrance est déchirante », a-t-elle déclaré. Tout en assurant continuer de « toujours soutenir Israël », elle a aussi défendu « l’autodétermination » des Palestiniens.
Le flou demeure sur le programme de la candidate
Kamala Harris n’a pas utilisé son discours pour détailler ses propositions programmatiques, mais est revenue sur certains points déjà connus de son programme économique, présenté vendredi 16 août. La candidate a promis de réduire les coûts des « besoins de tous les jours », notamment les dépenses liées à la santé, au logement et à l’alimentation. Elle est aussi revenue sur le droit à avortement, qui n’est plus garanti depuis une décision historique de la Cour suprême en 2023. « L’Amérique ne peut pas être vraiment prospère sans que les Américains soient autorisés à prendre les décisions qui concernent leurs propres vies », a-t-elle dit. Si Kamala Harris a expliqué que les Etats-Unis étaient prêts à « aller de l’avant »et a promis d’aider la « classe moyenne », elle n’a pas donné beaucoup de détails sur la façon d’y arriver.
Une réforme du système d’immigration
La candidate s’est saisie d’un des sujets les plus explosifs de la campagne présidentielle. « Je sais que nous pouvons être à la hauteur de notre fier héritage de nation d’immigrants et réformer notre système d’immigration défaillant », a-t-elle déclaré. Elle a promis de promulguer un projet qui avait l’aval des deux bords politiques, mais qu’elle accuse son rival républicain d’avoir fait échouer. « Je refuse de faire de la politique avec notre sécurité », a-t-elle encore clamé.