« Je ne légitime pas la polygamie »: l’imam de la mosquée des Bleuets se défend après la menace de fermeture

« Je ne légitime pas la polygamie »: l’imam de la mosquée des Bleuets se défend après la menace de fermeture

21 août 2024 Non Par Doura

La mosquée des Bleuets à Marseille fait face à un risque de fermeture émis par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour plusieurs raisons, notamment des « propos légitimant la violence » et des « incitations à la haine et la discrimination contre les femmes ».

L'entrée de la Grande mosquée de Paris. (Photo d'illustration)

L’entrée de la Grande mosquée de Paris. (Photo d’illustration)© Lionel Bonaventure – AFP

« Un ramassis de mensonges. » L’imam Ismail, qui prêche à la mosquée marseillaise des Bleuets, réagit après de BFMTV après l’annonce de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône mardi 20 août de son intention de fermer le lieu de culte.

Plusieurs éléments ont motivé cette décision de la préfecture, l’une d’entre elle étant un « discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches exprimant des positions légitimant le viol conjugal ou la polygamie », notamment un moment datant de 2017 durant lequel l’imam aurait déclaré que « la femme n’a pas le droit de se refuser à l’homme » et que « l’homme n’a pas le droit de se refuser à son épouse.

Des propos que réfute l’imam, expliquant qu’il parlait à l’époque « des droits et devoirs entre époux et épouse », et du thème de « l’équité ». Il affirme également ne pas avoir encouragé la polygamie, rappelant que « c’est interdit en France ».

« Il faudrait arrêter l’hypocrisie. On vit dans un pays où les hommes et les femmes de n’importe quelle confession ont plusieurs relations amoureuses », défend-il auprès de BFMTV, déclarant que s’il ne « légitime pas la polygamie », le « polyamour est légitime ».

« En aucun cas on a appelé à la haine »

L’imam se défend également de toute incitation à la haine et à la violence, des accusations qui font partie des éléments mis en avant par la préfecture de police. Il dénonce un « pur mensonge ».

« En aucun cas on a appelé à la haine, à la violence, on a tout le temps condamné ce qui a été fait un nom de l’islam, comme les événements de 2015 et avant et après », affirme l’imam. « Mais ça ne suffirait jamais, on essaie de dire qu’on appelle à la haine, qu’on est des méchants, fondamentalistes, radicalistes. »

Le préfet de police reproche aussi à cette mosquée d’accueillir des prédicateurs légitimant l’attaque du mouvement palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. L’imam dénonce cette fois-ci une « interprétation qu’on veut donner » aux faits.

« Quand on soutient la cause palestinienne, on est forcément anti-juifs. C’est ça que je dénonce », déclare-t-il.

L’imam estime que la menace de fermeture de la mosquée est un geste « complètement » politique, révélateur d’un « acharnement du ministre de l’Intérieur » qui cherche selon lui à « attirer un certain électorat d’extrême-droite ».

Il annonce d’ores et déjà son intention de déposer un recours face à cette décision de la préfecture, qui donne à la mosquée dix jours pour répondre aux griefs du ministère afin d’éviter une fermeture.

AFP