Quelques jours après que le Mali a désigné l’Ukraine comme son ennemie, se pose désormais la question du niveau d’implication de Kiev au Sahel, alors que les Russes s’y sont immiscés depuis de nombreuses années. Selon l’agence ukrainienne de renseignement militaire (GUR), la victoire de la rébellion touarègue dans la bataille de Tinzaouatène, dans le nord du Mali, a été possible grâce à « des informations utiles » fournies par Kiev, contribuant à la débâcle des paramilitaires russes de Wagner. Kiev ne cache pas mener des opérations militaires contre la Russie sur des terrains étrangers.
« Des informations utiles ayant permis des succès militaires contre les criminels de guerre russes » : c’est ainsi que le porte-parole du GUR, les renseignements ukrainiens, a présenté la participation de Kiev à la bataille de Tinzaouatène, dans le nord du Mali. Des informations au bénéfice des séparatistes touaregs leur ayant permis d’infliger au russe Wagner sa pire défaite depuis son arrivée au Sahel.
La bataille de Tinzaouatène, qui opposait les forces maliennes aux rebelles du CSP d’une part et aux jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) d’autre part, a causé la mort de dizaines de soldats maliens et de leurs alliés russes de l’ex-groupe Wagner.
Le CSP-DPA dément catégoriquement ce mérite entièrement ukrainien, se disant seul artisan de cette attaque. Mais que l’ennemie de la Russie en revendique une partie ne dérange pas le porte-parole du CSP-DPA, Mohamed Elmaouloud Ramadane : « Nous ne sommes pas une organisation qui est isolée du reste du monde. Bien sûr, nous avons des contacts avec les Ukrainiens, avec tout le monde, et particulièrement avec ceux qui subissent la terreur de Wagner. Aujourd’hui, ce qui se dit derrière ne nous gêne pas, l’important pour nous est le résultat, d’essayer de défendre nos populations, faire face à l’ennemi et le faire dégager de notre territoire. »
Le journal Le Monde affirme que les rebelles maliens ont été formés au maniement de petits drones artisanaux en Ukraine et sur le sol malien à Tombouctou. À RFI, le CSP ne confirme pas, mais ne dément pas non plus.
Chose certaine : des forces ukrainiennes affrontent bel et bien la Russie sur la scène africaine. L’an dernier, plusieurs médias ont constaté leur présence au Soudan, aux côtés de l’armée du général al-Burhan. Celui-ci affronte les paramilitaires du général Hemedti, soutenus par Wagner.