(Melbourne) Le premier ministre de la Papouasie–Nouvelle-Guinée, James Marape, a accusé Joe Biden d’avoir dénigré la nation insulaire du Pacifique Sud en laissant entendre qu’un oncle du président américain y avait été dévoré par des « cannibales » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les commentaires de Joe Biden ont offensé un allié stratégique clé, au moment où la Chine cherche à accroître son influence dans la région.
La semaine dernière, le président s’est exprimé devant un monument aux morts de Pennsylvanie au sujet de son oncle, le sous-lieutenant Ambrose J. Finnegan fils, un aviateur de l’armée américaine, qui aurait été abattu au-dessus de la Papouasie–Nouvelle-Guinée, théâtre de violents combats.
« Ils n’ont jamais retrouvé le corps parce qu’il y avait ― il y avait vraiment beaucoup de cannibales dans cette partie de la Nouvelle-Guinée », a déclaré M. Biden, en faisant référence à l’île principale du pays.
M. Marape a réagi dans un communiqué dimanche que M. Biden « semblait insinuer que son oncle avait été mangé par des cannibales ».
« Les remarques du président Biden étaient peut-être un lapsus, mais mon pays ne mérite pas d’être étiqueté comme tel », a déclaré M. Marape dans un communiqué fourni par son bureau à l’Associated Press lundi.
« La Seconde Guerre mondiale n’était pas le fait de mon peuple, mais il a été entraîné inutilement dans un conflit qui n’était pas le sien », a ajouté M. Marape.
Ce désaccord survient alors que le premier ministre australien Anthony Albanese a entamé lundi une visite en Papouasie–Nouvelle-Guinée, le voisin le plus proche de l’Australie. M. Albanese et M. Marape commémoreront les liens étroits qui unissent les deux pays en matière de défense en parcourant, dans le courant de la semaine, une partie d’un champ de bataille crucial connu sous le nom de « piste de Kokoda ».
« Je suis convaincu que la PNG n’a pas de partenaire plus fort que l’Australie et que nos liens en matière de défense et de sécurité n’ont jamais été aussi forts », a assuré M. Albanese à la presse avant de quitter l’Australie.
L’ambassade des États-Unis à Port Moresby n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire lundi.