Des instructeurs et du matériel militaire russes arrivent au Niger, une première
12 avril 2024
Selon une révélation de la télévision d’État du Niger, des instructeurs et du matériel militaire russes sont arrivés mercredi 10 avril dans le pays. Il s’agit de la première livraison de l’histoire récente du Niger de matériel militaire russe et d’une preuve du renforcement du partenariat entre les deux pays.
Sur les images de la télévision nationale nigérienne, un avion Iliouchine transportant du matériel et des hommes atterrit à l’aéroport de Niamey. Ils seraient une centaine à être arrivés à Niamey, mais aucune mention n’est faite sur leur qualité : impossible de savoir si ce sont des militaires réguliers de la Fédération de Russie ou des miliciens de la compagnie Africa Corps – corps militaire russe qui a remplacé le groupe Wagner. Ils sont tout juste qualifiés d’« instructeurs du ministère russe de la Défense ».
Africa Corps a toutefois affirmé jeudi 11 avril sa présence dans le pays.
Seuls deux de ses membres, cagoulés jusqu’aux yeux, sont filmés de face par la télévision nationale. L’un déclare être présent pour développer la coopération militaire entre le Niger et la Russie et « pour former l’armée du Niger et l’aider à utiliser le matériel militaire qui vient d’arriver ».
Sur le matériel, aucun inventaire n’est avancé, mis à part la dotation et l’installation d’un « système anti-aérien de dernière génération ».
Le renforcement de la coopération entre la Russie et le Niger est tout sauf une surprise. Le Mali et le Burkina Faso voisins, avec qui le Niger a formé l’Alliance des États du Sahel (AES), vantent depuis plusieurs mois leur partenariat avec Moscou.
Le Niger a de plus dénoncé en mars l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, et ce avec effet immédiat. Pourtant, plus de 1 000 soldats américains sont toujours positionnés dans le pays, dont la majorité au sein de la base aérienne 101 de la ville d’Agadez. Cette base est hautement stratégique pour fournir du renseignement : y sont positionnés plusieurs drones et hélicoptères de surveillance.
Leur présence est aujourd’hui fortement remise en cause. Une manifestation à l’appel de plusieurs organisations proches des autorités est prévue samedi 13 avril pour réclamer leur départ.
RFI