Derrière une rangée d’ordinateurs, dans une grande salle équipée d’un écran géant où défilent des statistiques, des membres de l’équipe de veille et d’analyse sont chargés de vérifier le bon déroulement du vote. Ils sont en contact permanent avec les 1 300 observateurs répartis sur le territoire, qui font remonter les dysfonctionnements pour pouvoir les corriger en collaboration avec les autorités. Le premier tour de l’élection présidentielle au Sénégal se tient dimanche 24 mars, dans un contexte sensible après les troubles du mois de février.
Cheikh Tidiane Cissé est le coordonnateur du collectif sénégalais des organisations de la société civile pour les élections. « Les urnes ouvertes, nous avons une méthodologie d’observation qui nous permet de superviser et d’observer le vote du bureau, le taux de participation et la fermeture des bureaux. Nous voulons apprécier et évaluer la qualité et la transparence du processus électoral », assure-t-il.
L’enjeu est la participation
Ce scrutin présidentiel se tient un mois après la date du 25 février initialement prévue, à cause d’un report initié par le président Macky Sall et qui avait créé une crise politique sans précédent. La campagne électorale a dû être raccourcie de dix de jours. Babacar Gueye, président du collectif de la société civile, est pourtant confiant. « Il y a eu ce report, c’est vrai. Un parti pour la campagne électorale n’est pas respecté. On organise cette élection dans des conditions qui ne sont pas les meilleures, admet-il. Mais l’enjeu de cette élection est le taux de participation. Il nous faut absolument avoir un taux de participation appréciable pour compenser tous les dysfonctionnements passés. »
Au total, plus de 2 400 observateurs nationaux et internationaux sont accrédités pour surveiller le scrutin. « Ces observateurs jouent un rôle important dans le cadre du processus électoral, insiste Birame Sène, de la direction générale des élections. Cette observation permet de légitimer une élection mais également de participer à la transparence du processus électoral ». Le rôle de la société civile est donc primordial, alors que des craintes de contestation post-électorale ont été soulevées en cas de résultats serrés entre les différents candidats.
AFP