Conflit Israël-Hamas : Netanyahou propose son premier plan « d’après-guerre » à Gaza

Conflit Israël-Hamas : Netanyahou propose son premier plan « d’après-guerre » à Gaza

24 février 2024 Non Par LA RÉDACTION

 

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou. REUTERS/Ronen Zvulun

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou. REUTERS/Ronen Zvulun© RONEN ZVULUN

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a proposé son premier plan pour « l’après-guerre » avec le Hamas prévoyant notamment le maintien du « contrôle sécuritaire » d’Israël en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, une éventualité rejetée par l’Autorité palestinienne et le Hamas. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a aussi réagi en affirmant l’opposition des États-Unis à toute « réoccupation » de Gaza.

Le document en plusieurs points, que Benyamin Netanyahou a soumis jeudi soir au cabinet de sécurité du gouvernement et que l’AFP a pu consulter vendredi, rappelle en préambule les objectifs de l’armée à Gaza : démantèlement du Hamas et du djihad islamique et libération de tous les otages encore retenus.

L’armée israélienne « exercera un contrôle sécuritaire sur toute la zone à l’ouest de la Jordanie, y compris la bande de Gaza » et ce « pour empêcher le renforcement sur place des éléments terroristes » et endiguer « les menaces contre Israël », souligne le document. Israël conservera « sa liberté d’action opérationnelle dans toute la bande de Gaza, sans limite de temps », poursuit le document.

L’Autorité palestinienne pas mentionnée

Le projet ne mentionne pas l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, rival des islamistes du Hamas et qui siège en Cisjordanie occupée, sans toutefois explicitement exclure sa participation à la gestion de Gaza. Surtout, le plan ne prévoit pas la création d’un État de Palestine indépendant, une perspective prônée par Washington, Londres et Paris. « Les plans proposés par Benyamin Netanyahou visent à perpétuer l’occupation israélienne des territoires palestiniens et à empêcher la création d’un État palestinien », a réagi vendredi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas.

Seul un plan reconnaissant Gaza comme une partie intégrante d’«un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale sera acceptable. Tout projet contraire est voué à l’échec. Israël ne réussira pas à modifier la réalité géographique et démographique de la bande de Gaza », a-t-il indiqué dans un communiqué. Un responsable du Hamas à Beyrouth, Oussama Hamdane, a pour sa part affirmé que le plan israélien ne réussirait « jamais ».

L’annonce de ce plan intervient alors que les pourparlers s’intensifient pour une trêve de plusieurs semaines dans les affrontements à Gaza et la libération des quelque 130 otages toujours entre les mains du Hamas. Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad, les services de renseignement extérieurs, est d’ailleurs arrivée vendredi à Paris, théâtre récent de pourparlers à ce propos, afin de favoriser un accord.

Démanteler l’UNRWA

En outre, le plan Netanyahou prévoit le démantèlement de l’agence des Nations unies pour le soutien des réfugiés palestiniens (UNRWA), dont plusieurs employés ont été accusés par Israël d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre. L’ONU a licencié les employés accusés par Israël et entamé une enquête interne sur l’UNRWA. Plusieurs pays ont suspendu leur financement à l’agence.

Le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini a souligné jeudi que l’agence, principale source d’aide aux civils à Gaza, avait atteint un « point de rupture » avec les appels répétés d’Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires. « Je crains que nous soyons au bord d’une catastrophe monumentale avec des graves implications pour la paix, la sécurité et les droits humains dans la région », a-t-il ajouté.

AFP