Un pas vers un cessez-le-feu ? Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, rencontre, mercredi 7 février, les dirigeants israéliens pour favoriser un nouvel accord de trêve dans la bande de Gaza, incluant la libération d’otages, à l’heure où la guerre entre Israël et le Hamas entre dans son cinquième mois. Pendant ce temps, sur le champ de bataille, il n’y a aucun signe d’accalmie.
Le ton est d’ailleurs toujours aussi martial. « La reddition ou la mort. Il n’y a pas de troisième option », assure Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. Mais ce sont les objectifs qui évoluent : Israël dit avoir neutralisé trois des quatre régiments de la brigade du Hamas de Khan Younes. Le ministre de la Défense estime qu’il est désormais temps d’envoyer ses troupes plus au sud pour s’attaquer à la dernière ville, qui a pour le moment échappé aux opérations terrestres de l’armée : Rafah, la grande ville du sud à la lisière de l’Egypte. « Combattre au sol est le seul moyen pour vaincre le Hamas. Que les terroristes qui se cachent à Rafah comprennent bien qu’ils termineront, comme ceux de Khan Younes, de la ville de Gaza et de tous les autres endroits où nous sommes allés », prévient-il.
« Il n’y a plus de place »
Pas un mot, en revanche, pour le million et demi de civils poussés vers le sud par l’armée et désormais déplacés sous des tentes à Rafah dans des conditions sanitaires déplorables. Et c’est une nouvelle catastrophe humanitaire qui pourrait advenir. Tamara Alrifai est porte-parole de l’UNRWA, l’organisme des Nations unies en charge de l’aide humanitaire : « Une offensive militaire sur Rafah surpeuplée est une cause de panique. Il n’y a plus de place dans les abris pour pourvoir aux besoins de cette population. » Rafah est un cul-de-sac : juste derrière, c’est l’Egypte qui refuse catégoriquement d’accueillir des déplacés gazaouis.
Quand les combats commenceront, ces civils fuiront et personne ne sait aujourd’hui où ils pourront se mettre à l’abri. Depuis le début de la guerre, des quartiers entiers ont été détruits par les bombardements israéliens et 1,7 million de personnes ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d’habitants du petit territoire.