Guerre Israël-Hamas : 21 réservistes israéliens tués lundi, « l’un des jours les plus durs » du conflit
23 janvier 2024Le porte-parole de l’armée israélienne a annoncé mardi la mort de 21 « réservistes », tués la veille dans la bande de Gaza, bilan quotidien le plus lourd du côté israélien depuis le lancement de l’offensive terrestre contre ce territoire palestinien le 27 octobre. Le général Daniel Hagari a indiqué lors d’un point de presse télévisé que la plupart de ces réservistes avaient été tués par l’explosion d’ « un RPG » (roquette tirée à l’épaule) ayant visé un tank et un bâtiment miné par l’armée en vue de sa démolition, dans le sud de la bande de Gaza. Un peu plus tôt, l’armée avait publié sur son site Internet l’identité de dix de ces réservistes.
« Nous avons travaillé pour localiser les victimes jusqu’aux dernières heures », a déclaré le général Hagari en mentionnant la difficulté des opérations d’extraction des corps ensevelis sous les décombres. « La guerre a un prix lourd, voire très lourd. Nos réservistes ont sacrifié ce qui leur était le plus cher pour que nous puissions tous vivre ici en toute sécurité » a ajouté le général Hagari.
Le Premier ministre israélien a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête militaire après ce qu’il qualifie de « désastre ». Les forces israéliennes « ont ouvert une enquête sur le désastre. Nous devons tirer toutes les leçons et tout faire pour préserver la vie de nos combattants », a déclaré Benyamin Netanyahou dans un communiqué, évoquant « l’un des jours les plus durs » depuis le déclenchement de la guerre.
Une « pause » dans la guerre
Des combats acharnés continuent à opposer mardi l’armée israélienne et le Hamas palestinien à Khan Younès, dans le sud de Gaza, sur fond de tractations pour mettre la guerre sur « pause » quelques semaines, à défaut de solution à plus longue échéance. Selon le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha), les « hostilités s’intensifient » dans cette ville où l’armée israélienne avait affirmé lundi avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas.
Israël a proposé au Hamas, via la médiation de l’Égypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages, a rapporté lundi soir le site américain Axios. Cette proposition n’implique pas la fin de la guerre à Gaza, mais une seconde trêve, après celle d’une semaine qui avait permis la libération d’une centaine d’otages en échange d’au moins 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël.
La proposition d’Israël prévoit le retour en Israël des otages vivants et des dépouilles en plusieurs phases dont la première comprendrait des femmes et des hommes âgés de plus de 60 ans, selon Axios. Suivraient ensuite les femmes soldats, les hommes âgés de moins de 60 ans mais qui ne sont pas militaires, les soldats israéliens masculins, puis les dépouilles d’otages. Dans le cadre de ce plan, Israël et le Hamas devraient s’entendre à l’avance sur le nombre de prisonniers palestiniens libérés en échange de chaque otage selon sa catégorie, poursuit Axios.
Refus de la solution à deux États
Si le gouvernement Netanyahou discute de trêve, il refuse d’envisager à plus long terme la « solution à deux États », un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, ont déploré lundi des ministres européens des Affaires étrangères. Réunis à Bruxelles, ces derniers ont rencontré tour à tour, et séparément, leurs homologues israéliens Israël Katz et palestinien Riyad al-Maliki. « Le ministre (israélien) aurait pu mieux profiter de son temps et se préoccuper de la sécurité de son pays et du nombre élevé de morts à Gaza », a réagi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, irrité du refus israélien de discuter de la solution à deux États.
Au-delà des Territoires palestiniens, le conflit exacerbe les tensions entre Israël et les alliés pro-Iran du Hamas, comme le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites. En soutien à Gaza, ces derniers multiplient les attaques contre le trafic international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden ce qui donne des maux de tête aux grands armateurs et accroît la facture du transport maritime.
Dans la nuit de lundi à mardi, les États-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé à nouveau des sites Houthis au Yémen dans l’espoir, selon eux, « d’affaiblir » l’arsenal militaire de ces rebelles pour favoriser la reprise du trafic en mer Rouge. Mais pour Mohammed al-Bukhaiti, un haut responsable des Houthis, ces frappes ne font « qu’accroître la détermination du peuple yéménite à assumer ses responsabilités morales et humanitaires envers les opprimés de Gaza ».
Le Parisien