Mouctar Diakhaby et Abdoulaye Touré vont découvrir la Coupe d’Afrique des nations cette année. Les deux amis d’enfance, originaires du quartier Malakoff à Nantes, affrontent le Cameroun, lundi 15 janvier (18 h), avec la Guinée. Internationaux français chez les jeunes, ils portent aujourd’hui le maillot du Syli National, pays de naissance de leurs parents. Ils racontent leur rapport avec la Guinée, leurs premiers pas en sélection et leur premier voyage au pays.
Amis d’enfance, Mouctar Diakhaby et Abdoulaye Touré ont grandi ensemble à Malakoff, dans un quartier populaire de Nantes. Bercés par la culture guinéenne, inculquée par leurs parents, originaires de Touba (nord-ouest du pays), ils sont devenus internationaux récemment, après avoir porté le maillot de l’équipe de France plus jeunes. Avant de débuter leur première Coupe d’Afrique des nations (13 janvier – 11 février), face au Cameroun, lundi 15 janvier (18 h), le défenseur central de Valence (Espagne) et le milieu de terrain du Havre se confient sur le lien qui les unit à leur pays et leur choix de rejoindre le Syli National.
Vous allez disputer votre première Coupe d’Afrique des nations. Quel sentiment prédomine ?
Mouctar Diakhaby. Beaucoup d’excitation. On a envie de montrer que la Guinée peut faire de grandes choses durant cette compétition et marquer les esprits.
Abdoulaye Touré. Pour ma part, c’est beaucoup de fierté de représenter mon pays dans une compétition qui fait partie des plus grandes mondiales. J’ai envie de montrer aux yeux du monde que la Guinée fait partie des nations importantes du continent africain. Il y a de la qualité dans ce groupe, on veut le montrer et faire un beau parcours pour marquer l’histoire.
Que représente la CAN pour vous ?
M. D. Ceux qui ont connu la CAN nous expliquent l’engouement, l’émotion qu’on peut donner aux gens. On vient d’un quartier populaire, avec beaucoup d’origines représentées. Chacun veut que son pays soit le plus haut possible. On se chambre beaucoup, c’est bon enfant. On veut faire de belles choses pour qu’on parle positivement de la Guinée et donner du plaisir à la famille, aux potes et à tous les Guinéens.
A. T. Je le rejoins sur la volonté de faire plaisir à nos familles et au peuple guinéen. C’est quelque chose qu’ils attendent depuis un moment. La Guinée a l’habitude de s’arrêter en quart de finale et de ne pas aller plus loin. Ce ne sera pas facile car on a une poule très compliquée mais, dans le football africain, rien n’est impossible. On va aller avec nos armes pour faire le plus beau parcours possible.
Le groupe de la Guinée est très compliqué. Quelles sont les ambitions de la sélection ?
A. T. On n’a pas d’objectif défini. Avant de se projeter, il faut prendre match par match. Le groupe est relevé : le Sénégal, le Cameroun mais aussi la Gambie. On ne parle pas beaucoup d’elle mais il ne faut pas la sous-estimer. On va essayer de sortir de la poule avant de voir plus loin.
« Le sélectionneur Kaba Diawara nous a apportés certaines garanties, notamment extra-sportives »
Vous avez choisi tardivement la sélection guinéenne après avoir connu les Bleuets. Pourquoi avoir autant attendu ?
M. D. Il y a plusieurs facteurs. J’ai été contacté par la Guinée quand j’étais en U20 avec l’équipe de France, j’ai eu des rendez-vous à la fédération, avec l’ancien président Mamadou Antonio Souaré. Dans le football africain, des fois, il se passe des choses que l’on voit de loin et qui nous déplaisent. On veut arriver dans les meilleures conditions possibles. À l’époque, il n’y avait pas autant de stabilité. Le sélectionneur Kaba Diawara a eu les mots pour nous convaincre. Il nous a apportés certaines garanties, surtout liées à l’extra-sportif. J’ai grandi en France, j’ai joué pour l’équipe de France. Ensuite, tout est une question de choix et d’opportunité. Je suis totalement fier d’être ici et de représenter la Guinée.
Ouest France