Une attaque au cœur d’une région en proie depuis plusieurs années à des tensions religieuses et ethniques. Des hommes armés s’en sont violemment pris, à partir du samedi dimanche 23 décembre, à plusieurs villages de l’Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont annoncé lundi les autorités locales. « Les hostilités déclenchées samedi se poursuivaient lundi matin », a déclaré à l’AFP Monday Kassah, le président du conseil du gouvernement de Bokkos, une circonscription située dans cette région. « Au moins 113 corps ont été retrouvés », a-t-il ajouté, alors que le bilan donné dimanche soir par l’armée était de 16 morts. A ces 113 morts dans la circonscription de Bokkos s’ajoutent « au moins 50 personnes tuées » dans quatre villages de la circonscription voisine de Barkin Ladi, selon Dickson Chollom, un membre de l’assemblée locale.
Ces groupes armés, localement qualifiés de « bandits », ont attaqué « pas moins de 20 villages » entre samedi soir et lundi matin, a-t-il précisé, soulignant que « les attaques étaient bien coordonnées ». « Des mesures proactives seront prises par le gouvernement pour freiner les attaques en cours contre des citoyens innocents », a déclaré Gyang Bere, le porte-parole du gouverneur. Le gouverneur de l’Etat du Plateau, Caleb Mutfwang, a pour sa part condamné l’attaque, la qualifiant de « barbare, brutale et injustifiée ».
Les habitants vivent dans la terreur
Au Nigeria, les habitants des régions du nord-ouest et du centre du pays vivent dans la terreur des attaques des groupes jihadistes et des groupes criminels appelés « bandits » qui pillent les villages et tuent ou enlèvent les habitants.
« Nous dormions la nuit, quand soudain, des coups de feu violents ont retenti. Nous avions peur parce que nous ne nous attendions à aucune attaque », a expliqué à l’AFP Markus Amorudu, un habitant du village. « Les gens se sont cachés, mais les assaillants ont capturé un grand nombre d’entre nous, certains ont été tués, d’autres ont été blessés », a-t-il ajouté.