Presse Solidaire exprime de profondes inquiétudes face au blocage de l’accès aux sites d’information Guineematin.com et Inquisiteur.net, le premier depuis le 1er août et le second depuis le 1er septembre. La possibilité d’accéder à ces sites depuis l’extérieur de la Guinée ou par le biais d’un VPN renforce les soupçons à l’égard des fournisseurs d’accès à Internet ou des autorités de la transition.
Dans les deux cas, ces restrictions représentent une violation du droit d’accès à l’information et constituent une grave atteinte à la liberté de la presse et d’expression. Ces actes rappellent les précédentes restrictions sur Internet, les blocages des réseaux sociaux en mai dernier et les vols des équipements de Sabari FM et de Love FM. À cette occasion, le porte-parole du gouvernement et ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ousmane Gaoual Diallo, avait déclaré : «Tout média, qu’il s’agisse d’une radio, d’une télévision ou d’un site Internet, qui diffuse des propos de nature à saper l’unité nationale, à attiser la haine communautaire ou à inciter à des conflits dans notre pays, sera fermé, et nous en assumerons toute la responsabilité. » Ces menaces lui ont valu d’être qualifié d’ »ennemi de la presse» par l’ensemble des associations de journalistes guinéens. Cependant, M. Diallo n’a pas été réprimandé ni par le gouvernement ni par le CNRD.
Deux mois plus tard, les mêmes pratiques réapparaissent, cette fois-ci avec une subtilité accrue. Si en mai, c’était l’accès à Internet qui avait été restreint, touchant ainsi tous les utilisateurs, cette fois-ci, on préfère adopter une approche au cas par cas. Aujourd’hui, ce sont Guineematin.com et Inquisiteur.net qui sont touchés, mais qui sera la prochaine cible ?
Face à ces actes portant atteinte à la liberté de la presse, Presse Solidaire appelle tous les journalistes et acteurs des médias, ainsi que les organisations de défense et de promotion des droits humains, à s’opposer à toute tentative de musèlement des médias. Consciente des dangers qui menacent l’exercice du métier de journaliste en Guinée, Presse Solidaire encourage les journalistes à briser le silence pour dénoncer cette situation et à faire preuve de solidarité envers les médias victimes. Cela passe notamment par le boycott de la synergie prévue à l’occasion du deuxième anniversaire du CNRD, le 5 septembre 2023.
Presse Solidaire estime que l’organisation de la synergie alors que certains médias sont bloqués est une forme de complicité que les associations de presse ne sauraient tolérer.
La Coordination générale de Presse