Les menaces de poursuites judiciaires contre le président Mohamed Bazoum, toujours séquestré, constituent une nouvelle « provocation » des autorités militaires à Niamey, a dénoncé, lundi 14 août, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans un communiqué.
Dimanche soir, le régime militaire a affirmé avoir réuni les « preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales » le chef d’Etat renversé pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays. Il appuie ses accusations sur des « échanges » de Mohamed Bazoum avec des « nationaux », des « chefs d’Etat étrangers », et des « responsables d’organisations internationales ».
Cette démarche « constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques », a réagi lundi la Cédéao. Ces accusations surviennent après l’accueil par le régime militaire d’une délégation de chefs religieux nigérians musulmans samedi, mené avec l’accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la Cédéao, pour « apaiser les tensions créées par la perspective d’une intervention militaire » de l’organisation.
Déploiement de la force « en attente »
Selon un communiqué de la médiation religieuse nigériane, le chef du régime militaire, le général Abdourahamane Tiani, a « déclaré que sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre » la crise.
Jeudi, lors d’un nouveau sommet, les dirigeants de la Cédéao ont réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant une mobilisation et un déploiement de la force « en attente » de la Cédéao. Le calendrier et les modalités d’une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n’ont pas été dévoilés. Mais le président ivoirien, Alassane Ouattara, a estimé qu’elle devrait pouvoir intervenir « dans les plus brefs délais ».