Coup d’État au Niger : « Il faut prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention », déclare Catherine Colonna

Coup d’État au Niger : « Il faut prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention », déclare Catherine Colonna

5 août 2023 Non Par Doura
L’ultimatum des pays africains et de la communauté internationale expire dimanche, rappelle la ministre des Affaires étrangères sur franceinfo. « Il y a encore un peu de temps pour les putschistes pour rendre le pouvoir. »
Article rédigé parFrance Info
Radio France
La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, le 10 mai 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les putschistes nigériens « feraient bien de prendre la menace d’intervention militaire par une force régionale très au sérieux », prévient samedi 5 août sur franceinfo Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, plus d’une semaine après le coup d’État. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a menacé d’intervenir militairement si le président élu Mohamed Bazoum n’était pas réinstallé d’ici dimanche. Pour Catherine Colonna, cette menace « est crédible ». « Les coups d’État ne sont plus de mise », soutient la ministre française des Affaires étrangères qui les juge « inacceptables »« Il est temps d’y mettre fin », lance-t-elle.

 

La cheffe de la diplomatie française rappelle que les « chefs d’état-major de ces pays se sont réunis pour préparer » un plan d’intervention en cas d’échec de la médiation. « Plusieurs de ces pays disposent de forces robustes et ont fait savoir qu’ils étaient prêts à intervenir si c’était nécessaire », soutient Catherine Colonna. Elle veut donc croire que « la raison prévaudra de la part des putschistes ». Et en attendant, Catherine Colonna affirme que les putschistes nigériens ont encore un peu temps « pour rendre le pouvoir, écouter ce que leur demandent à l’unanimité les pays de la Région et l’ensemble de la communauté internationale ». 

La Cédéao fixera le cadre d’une éventuelle intervention

Interrogée sur une éventuelle aide de la France à cette intervention militaire, la cheffe de la diplomatie française affirme que « nous n’en sommes pas là » et que ce sera aux « chefs d’État des pays de la région de prendre la décision d’intervenir et de fixer le cadre de cette éventuelle intervention ».

« Nous soutenons pleinement, comme tous nos partenaires, les efforts des pays de la région pour restaurer la démocratie au Niger. »

Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères

à franceinfo

La ministre française rappelle le rôle de la Cédéao et ses efforts pour « faire en sorte que les coups d’État ne soient plus une pratique acceptable, qu’ils y soient mis fin le plus rapidement possible et que revienne l’ordre démocratique au Niger ». « Ces putschistes font un mal terrible à leur pays et menace la stabilité de la Région », déplore Catherine Colonna.

Catherine Colonna martèle que le « président Mohamed Bazoum est le président élu du Niger ». « Il a été élu démocratiquement par le peuple nigérien, il faut que la volonté du peuple nigérien soit écoutée du petit groupe d’officiers qui s’est lancé dans cette aventure » de putsch, ajoute la ministre française des Affaires étrangères. Elle lance donc un nouvel appel pour « qu’il revienne à la liberté, en sécurité, qu’il soit restauré dans la plénitude de ses pouvoirs constitutionnels ». 

Le départ des soldats français « pas à l’ordre du jour »

Un éventuel départ des soldats français présents au Niger n’est pas non plus « à l’ordre du jour », affirme Catherine Colonna. La cheffe de la diplomatie française soutient que tous les efforts menés par la communauté internationale « visent à ce que la junte renonce à son aventure périlleuse qui fait du tort au Niger et à la région ». 

Catherine Colonna rappelle que les « les forces françaises présentes au Niger » le sont « à la demande des autorités légitimes du pays, sur la base d’accords signés avec les autorités légitimes de ce pays pour aider à la lutte contre le terrorisme ». Depuis le coup d’État du 26 juillet, la France a « suspendu [sa] coopération militaire et [sa] coopération civile », indique la ministre française des Affaires étrangères. Elle précise que « la situation est calme pour ce qui concerne nos forces » et juge « important qu’elle le reste ».

RFI