Niger : séquestré, le président Bazoum affirme être « en bonne santé »
28 juillet 2023
La France ne considère pas comme « définitive » la « tentative » de coup d’État au Niger et a appelé à la libération du président Bazoum et de sa famille.
Paris « condamne fermement le coup de force contre les autorités civiles et démocratiques » du Niger et appelle à la « libération du président Mohamed Bazoum et de sa famille », séquestrés par les putschistes, a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères. « Nous appelons au respect et à la restauration immédiate de l’intégrité des institutions démocratiques du Niger », a poursuivi le Quai d’Orsay, qui a précisé apporter son « soutien aux efforts régionaux en vue d’une sortie de crise urgente qui respecte le cadre démocratique nigérien et permette le rétablissement immédiat de l’autorité civile ».
Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a également précisé que la France ne considère pas comme « définitive » la « tentative » de coup d’État.
L’armée nigérienne a accordé jeudi son soutien aux militaires putschistes qui séquestrent le président Bazoum depuis plus de vingt-quatre heures dans la présidence à Niamey et qui ont suspendu les institutions et annoncé la fermeture des frontières. Le chef de l’État nigérien a affirmé, lors d’échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron, être « en bonne santé ».
Les putschistes ont accusé la France d’avoir « passé outre » à cette dernière mesure en faisant atterrir à Niamey un avion militaire. « L’avion A400M qui a atterri dans la nuit du 26 au 27 juillet était parti avant la décision de fermeture des frontières et avait un plan de vol officiel qui avait été validé avec les autorités militaires de l’aéroport », souligne une source diplomatique française.
Une situation « encore très confuse »
Selon cette source, la situation reste « encore très confuse » sur le terrain. Paris a eu des contacts avec le président Bazoum séquestré, ajoute-t-elle. Cette source a répété que la sécurité du millier de Français vivant au Niger était la « priorité » du ministère des Affaires étrangères et a appelé à la « vigilance ».
Bien que des manifestants favorables aux putschistes aient brandi jeudi des drapeaux russes, sur fond d’influence grandissante de Moscou dans le Sahel via les mercenaires de Wagner, la source diplomatique a affirmé que Paris n’avait « pas de preuves » d’une implication quelconque de cette organisation paramilitaire dans le coup d’État. « Mais la Russie a un bon historique d’utilisation opportuniste de ce genre de situation », a-t-elle ajouté.
Le Niger, un pays pauvre à l’histoire jalonnée de coups d’État, était l’un des derniers alliés de la France au Sahel, une région minée par l’instabilité, la précarité et les attaques djihadistes. Le coup d’État à Niamey est le troisième dans cette zone depuis 2020, après l’arrivée de militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso. La France, qui a mis fin à l’opération antiterroriste Barkhane et s’est retirée du Mali sous la pression de la junte de Bamako, a actuellement 1 500 militaires déployés au Niger.
AFP