La Guinée suspend sa participation à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal
20 juillet 2023
La Guinée claque la porte de l’OMVS, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal. Les autorités de Conakry ont décidé mardi 18 juillet de suspendre leur participation à cette institution régionale, dont l’objectif est de développer des projets hydro-agricoles et électriques dans les quatre pays traversés par le fleuve : le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée.
Les autorités de Conakry estiment que ses intérêts stratégiques, comme le barrage hydroélectrique de Koukoutamba, situé dans la région de Labé dans le nord de la Guinée, n’ont jamais été pris en compte par l’OMVS, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal.
Selon les autorités guinéennes de transition, le financement du projet a pris un retard considérable, alors qu’un contrat de 812 millions de dollars a été signé début 2019 à Conakry entre l’OMVS et l’entreprise chinoise de Sinohydro pour l’aménagement de cet ouvrage. Une source au sein de l’Organisation indique que la banque chinoise Exim, principale pourvoyeuse de fonds du projet, s’est retirée, mais que l’OMVS n’a jamais réellement cherché de remplaçante.
En effet, le barrage de Koukoutamba est un projet essentiel pour le développement du pays : une puissance évaluée à 294 mégawatts, deux lignes de transport d’électricité à haute tension pour fournir une énergie propre à la Guinée et à son voisin malien.
Une infrastructure ambitieuse censée être le plus grand des ouvrages déjà réalisés par l’OMVS. La présidence guinéenne regrette également que son pays soit sous-représenté dans les instances de décision de l’organisation. Sur la chaîne Espace TV, le Premier ministre, Bernad Gomou, a affirmé que seuls six Guinéens occupaient des postes de cadres, donc bien moins que les Sénégalais, Mauritaniens et Maliens.
Pour rappel, l’OMVS dans sa forme actuelle a été créée en 1972 par le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, avant d’être rejointe par la Guinée en 2006 et l’objectif est d’harmoniser l’exploitation des ressources du fleuve Sénégal dans l’intérêt des quatre pays qu’il traverse.
RFI