Journaliste et militant, il était poursuivi pour « simulation d’infraction » après s’est être exprimé sur la mort en détention de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. S’il a été relaxé pour ce chef d’accusation, ce mardi 11 juillet, il doit encore être jugé pour « atteinte au crédit de l’État » dans la même affaire. En détention préventive depuis le 13 mars, Ras Bath reste donc en prison.
Le parquet avait requis trois ans de prison ferme à la suite de déclarations faites en mars dernier. « Soumeylou Boubeye Maïga […] a été assassiné, c’est le terme qu’il faut [employer]. Il a été tué ! Assassiné ! », avait-il lancé lors d’une rencontre de la troisième conférence nationale de l’Alliance pour la solidarité au Mali (ASMA), le parti de feu Boubèye Maïga.
Plainte pour « arrestation illégale » et « séquestration »
Ce n’est pas la première fois que Youssouf Bathily échappe à une condamnation judiciaire. En mars 2021, la procédure qui le visait – ainsi que plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé – pour « complot contre l’État » avait été abandonnée.
Il n’en a pour autant pas terminé avec les tribunaux. En plus du second jugement qui l’attend, Youssou Bathily devra se présenter devant la justice dans le cadre de la même affaire, cette fois en tant que plaignant. En mai dernier, il a en effet contre-attaqué depuis sa cellule et porté plainte pour « forfaiture, arrestation illégale [et] séquestration » contre Idrissa Hamidou Touré, le procureur qui l’a mis en prison.
Après la relaxe du militant, la chronique judiciaire malienne se poursuivra, mercredi 12 juillet, avec le jugement de l’influenceuse Rokya Doumbia. Dénonçant la cherté de la vie et la mauvaise gestion des autorités de transition en la matière, elle avait été interpellée dans la foulée de Ras Bath. Elle doit être jugée pour « incitation à la révolte ».
Jeuneafrique