Kankan: le cirage de chaussures, une autre source de revenu pour la jeunesse
9 avril 2021
Ces derniers temps dans la commune urbaine de Kankan, 2è plus grande agglomération du pays, nombreux sont les enfants non scolarisés qui s’adonnent à des activités lucratives pour aider leurs familles respectives à joindre les deux bouts.
Ce dimanche 4 avril 2021, c’est les cireurs de chaussures qui étaient dans notre ligne de mire. Généralement âgés en moyenne de 10 à 15 ans, on retrouve ces enfants dans les rues du centre ville, avec leur sac au dos contenant d’ailleurs leurs matériels de travail et de petits morceaux de fer en main qu’ils tapent pour attirer l’attention de potentiels clients.
Rencontrés entrain de laver et cirer des paires de chaussures au grand marché Lofèba, Boubacar Diallo 13 ans, explique qu’il fait cette activité pour soutenir ses parents qui sont pauvres:
<< Mes parents n’ont pas assez de moyens pour subvenir à mes besoins, c’est pourquoi moi aussi au lieu de m’asseoir à la maison à ne rien faire, parce que je ne vais pas à l’école, je sors dans la rue pour chercher un peu de sous. Je fais du laver-cirer, l’argent que je gagne je donne une partie à mon père et j’économise l’autre partie pour m’acheter les choses dont j’aurai besoin.>>
Prononcer même une seule phrase correcte en français est quasi-impossible pour ces cireurs de chaussures, mais ils ont la magie de satisfaire les rares clients qui les appellent pour laver et cirer leurs souliers, c’est le cas de M. Sidiki Kaba:
<< Vraiment, ces petits là connaissent leur travail, regardez mes souliers c’est très bien laver et cirer, ils ne gagnent pas beaucoup mais font bien leurs boulots je suis vraiment satisfait.>>
Bien qu’il gagne le prix de pain, Ousmane Barry 10 ans, souhaite quitter dans la rue et aller à l’école comme les autres enfants normaux :
<< Je veux aussi aller à l’école comme mes autres camarades dans le quartier, vraiment si les personnes de bonnes volontés pouvaient nous aider à quitter dans la rue et être scolarisés, cela nous fera extrêmement plaisir.>>
A noter que plusieurs enfants non scolarisés à Kankan, pratiquent des activités génératrices de revenus pour, dit-ils, soutenir leurs parents.
Ibrahima Khalil Sacko depuis Kankan