C’est officiel. Mike Pence, ancien vice-président des Etats-Unis, a déposé sa candidature à la Maison Blanche, lundi 5 juin, selon des documents publiés par la commission électorale fédérale (FEC). Il défiera ainsi son ancien patron, Donald Trump, lors des primaires républicaines. Le conservateur sera opposé à une dizaine de prétendants qui, pour l’heure, sont tous largement distancés dans les sondages par le milliardaire.
Chrétien évangélique, farouche opposant à l’avortement, Mike Pence avait aidé Donald Trump à conquérir la droite religieuse en étant son colistier lors de la campagne présidentielle de 2016. Après des années de loyauté indéfectible, il a changé de ton à la suite de l’assaut contre le Capitole, qui a ébranlé la démocratie américaine le 6 janvier 2021.
Un « traître » pour les soutiens de Trump
Ce jour-là, Mike Pence dirigeait, en tant que vice-président, la séance au Congrès, lors de laquelle les élus devaient certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de 2020. Donald Trump avait insisté pour qu’il refuse de valider l’élection du démocrate, mais l’ancien gouverneur de l’Indiana n’avait pas obtempéré. Entrés par la force dans le Capitole, certains partisans trumpistes avaient appelé à « pendre » Mike Pence, qui avait dû se cacher à la hâte. Depuis, il a jugé que les mots du président avaient été « irresponsables » et l’avaient « mis en danger ».
Cette rupture entre les deux hommes compromet les chances de Mike Pence, que les nombreux militants fidèles à Donald Trump continuent de considérer comme un « traître ». L’homme plafonne autour de 3,8% des intentions de vote, loin derrière l’ancien président (53,2%), selon la moyenne des derniers sondages effectuée par le site RealClearPolitics. Il est également distancé par le gouverneur de Floride, Ron DeSantis (22,4%), qui mise lui aussi sur un discours très conservateur mais sur un ton plus offensif