Guinée: l’appel à manifester des Forces vives très peu suivi à Conakry

Aux points stratégiques des quartiers considérés comme les plus frondeurs, ils se sont déployés sur l’Axe ces dernières heures. Casques balistiques, tenues camouflage… À bord de pick-up ou de véhicules plus lourds, les militaires étaient visibles tout au long des 30 kilomètres de la route Le Prince, cette voie rapide qui relie Hamdallaye à Kagbelen.

« C’est spectaculaire, il faut voir l’armada qui se trouve sur le terrain, témoigne un habitant. Vous ne pouvez pas parcourir 100 mètres sans voir au minimum deux pick-up de Bata ou bien de forces spéciales ».

Le Bata, c’est le bataillon autonome des troupes aéroportées, une unité d’élite de l’armée guinéenne, qui avec d’autres corps assurait le maintien de l’ordre, aux côtés de la police et de la gendarmerie. Dans son communiqué, le ministre de l’Administration du territoire justifie cette décision pour faire face, dit-il, aux « menaces grandissantes qui mettent en péril l’intégrité physique des citoyens, mais aussi la préservation des biens publics et privés ». Par conséquent, très peu de jeunes ont osé braver l’interdiction de manifester ce mercredi. Des violences ont été signalées dans certains quartiers, mais les forces de sécurité ont pu rapidement rétablir l’ordre.

Globalement, la journée s’est déroulée dans le calme. Les Forces vives ont déploré la mort de sept personnes dans les manifestations de la semaine dernière. Il y en a eu trois, selon la justice guinéenne.

Par ailleurs, les Forces vives de Guinée ont finalement annulé la manifestation qu’elles entendaient organiser ce jeudi. Officiellement pour permettre aux chrétiens guinéens « de célébrer la fête de l’Ascension dans la paix et la quiétude ». Les marches pacifiques des 24 et 25 mai prochains sont maintenues.

Rfi