Journée mondiale de la liberté de la presse : discours du Premier ministre, Bernard GOUMOU

Journée mondiale de la liberté de la presse : discours du Premier ministre, Bernard GOUMOU

4 mai 2023 Non Par LA RÉDACTION

La journée internationale de la liberté de la presse a été célébrée ce mercredi dans l’enceinte du palais du 25 Août  siège de la Haute autorité de la communication. L’événement avait mobilisé les membres du Gouvernement , des présidents des institutions Républicaines,  les partenaires,  les associations de presse et les journalistes. 

Plusieurs discours ont ponctué cette journée dont celui du premier ministre , Bernard Goumou. 

Je me réjouis de la célébration de la liberté de la presse avec vous dans cette salle symbole de la liberté pour notre pays.
Comme vient de le rappeler éloquement le président de la HAC , c’est ici et avec fierté que nous , Guinéens, avons exprimé notre volonté libres à vivre, libres à s’exprimer et nous autogérer. Ce jour de 25 Août, nous avons utilisé l’expression libre de notre pensée pour forger une communauté de nation.
La liberté d’expression est la clé de voûte de toutes libertés et de droits. Pour nous , célébrer une telle journée est sacrée.

Il est vrai que la trajectoire que notre histoire a connue est faite des courbes, mais il faut reconnaître que depuis le 5 septembre 2021 une nouvelle page de l’histoire s’écrit en termes de respect des droits, de la justice et des libertés dont celle de la presse. Depuis 2 ans, notre position au classement, au respect de la liberté de presse s’est nettement améliorée par rapport au passé. Le gouvernement est encore déterminé à faire plus d’efforts en termes de protection et de garantie de l’exercice de la profession de journaliste. Les progrès substantiels et les attentions des autorités de transition, auxquelles certains viennent de faire référence, sont pour le président de la transition une obligation. En ce qui concerne l’association des hommes de médias à des hautes missions administratives en Guinée et à l’étranger, nous comptons en faire davantage afin de mieux porter la voix de la Guinée et défendre son image dans le monde entier
Les gouvernants que nous sommes, bien entendu nous apprécions les critiques de l’action publique, mais les critiques doivent être objectives et constructives. C’est cela le professionnalisme dans le traitement de l’information ou dans l’analyse des faits d’actualité. Sous votre contrôle, je parle bien du respect de l’éthique et de la déontologie. Quand vous observez un journaliste qui utilise sa plume, son micro, pour dénigrer, dépeindre un chef de l’Etat, je pense que cela est inacceptable. Pire, attaquer sa vie privée, la vie de sa femme, la vie de sa mère et de ses enfants, pour nous et pour vous, cela doit être inacceptable. Quand vous voyez des journalistes qui se mettent dans le manteau des hommes politiques, qui sont payés par ci par là des pots-de-vin pour décrédibiliser un homme politique, pour nous c’est inacceptable.

 

Et pour vous , associations,  devrez veiller à ce que ces journalistes soient rayés dans vos associations. Un journaliste est une profession vertueuse. Je vais reprendre une citation de Laurent Gbagbo qui dit 《 si vous voulez être riche, vous ne devenez pas des journalistes 》fin de citation. Je voudrai lancer un appel: que vous devrez enquêter , vous devrez poser des questions, exposer des données sur les services publics et les institutions, mais s’il vous plaît, respectez la personne humaine.

Et respectez la vie privée comme nous a enseigné les anciens , ça veut dire les mœurs et les coutumes en Guinée. Devenez le miroir objectif de notre société, sur le prisme de vos valeurs pour accélérer le processus de transformation positives de la nation. Le président de la transition me charge de vous traduire les souhaits de bonne fête. Il a toujours un respect pour la noble profession, pour cette profession vertueuse que vous exercez. Il compte sur votre intelligence et votre sens de la défense de l’intérêt national. Certains de ses proches collaborateurs viennent de vos rangs. Il s’agit notamment de son conseiller spécial, du ministre de l’Enseignement technique et j’en passe. L’année dernière , il a accordé un appui exceptionnel aux médias en vue de leurs relances et vous a doté d’une maison de la presse en attendant de la construction d’une maison définitive. Il a encouragé la ministre de l’information de faire de la formation et du perfectionnement une priorité de ses actions. Le gouvernement de son côté va assister au financement de la modernisation du Centre de monitoring de la HAC et soutiendra l’institution dans l’acquisition d’engins roulants. Aujourd’hui plus qu’hier nous avons besoin d’informations mais d’informations crédibles, et d’informations fiables. Le détenteur légitime d’une carte de presse vérifie et recoupe toujours ses informations à la bonne source avant de les publier ou de les communiquer. Un journaliste n’est pas un militant politique. Il veille à la bonne marche de la société. Un journaliste n’est pas un justicier. Il ne clame pas la vérité mais plutôt il cherche l’objectivité. Oui à la liberté d’informer, non à la liberté de mentir. Et j’ajouterai, non à la diffamation, non à l’incitation et à la violence et non à l’incitation à la haine. Il paraît que…dans votre jargon, il semble que…on m’a dit que….j’aurai appris que…..et tant d’autres expressions doivent être bannies du vocabulaire des chroniqueurs. Le 3 Mai est un moment privilégié pour que des chevaliers de la plume et du micro ainsi que la caméra que vous êtes jugent ce qui reste à faire dans la lutte quotidienne afin d’exercer le métier loin des pressions des uns et des tentations des autres. J’apprécie hautement les appels faits ici sur cette tribune par des professionnels. J’ai espoir que vous allez assurer les suivies de votre autocritique pour servir mieux vos auditeurs, vos téléspectateurs, vos lecteurs que nous sommes. L’Etat va toujours apporter les garanties et les protections nécessaires à l’exercice de votre noble profession. Je vous rassure que nous sommes conscients de la réalité de vos conditions de travail. Ensemble, nous allons les améliorer mais comme une de vos consœur l’a relevé ici , ne négligez jamais de vous remettre en question à chaque article rédigé où à chaque émission de la radio.

Propos trancrits par Sory Binta Bah