Les combats se poursuivent lundi 17 avril entre les forces armées soudanaises dirigées par Abdel Fattah al-Bourhane et les paramilitaires des forces de soutien rapide. Le face-à-face est toujours incertain alors que les deux armées sont lancées dans une guerre de propagande depuis samedi. À Khartoum, le conflit a tourné à la guérilla urbaine. Malgré les appels à la désescalade qui se multiplient à l’étranger, les deux camps poursuivent leur guerre fratricide. Sans eau ni électricité dans certains quartiers, les civils vivent sous les feux croisés.
Les échanges de tirs sont continus à Khartoum malgré l’annonce d’une trêve humanitaire de trois heures censée permettre aux civils d’évacuer les zones de combat. Au milieu du chaos, certains habitants se sont aventurés dans la rue pour aller faire le plein de provisions dans les rares échoppes encore ouvertes. À l’intérieur, les gens se bousculent : « C’est au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Je suis sous le choc », témoigne Kamal qui n’a plus de nourriture depuis deux jours. « Si les deux parties ne négocient pas, le pays va se fragmenter. Malheureusement, on s’y attendait. »
« Ce sont les citoyens qui versent leur sang »
Malgré les risques de balle perdue, des hommes ont étendu un tapis à même le sol pour partager l’iftar, la rupture du jeûne en ce mois sacré du Ramadan. « C’est une guerre entre deux armées, mais ce sont les citoyens qui versent leur sang », déplore un habitant.
« On ne sait pas qui va gagner, les deux forces sont puissantes, mais les civils se retrouvent pris entre deux feux. Ce sont des jours difficiles, on ne sait pas de quoi demain sera fait. »
un habitant de Khartoumà franceinfo
Les habitants du quartier se hâtent de rentrer chez eux, la nuit tombe et les combats redoublent d’intensité.