Guinée: des peines de 4 à 18 mois de prison ferme suite à des manifestations anti-délestage à Kankan
14 avril 2023En Guinée, vingt-trois personnes étaient jugées à Kankan, dans l’est du pays, suite à des manifestations anti-délestage. Des peines de prison ferme allant de 4 à 18 mois ont été prononcées, ce 13 avril 2023. Huit personnes ont été relaxées.
En Guinée, des peines allant jusqu’à un an et demi de prison ferme ont été prononcées ce 13 avril 2023 dans l’affaire des manifestations anti-délestage à Kankan.
La deuxième ville du pays avait été secouée à la fin mars par un mouvement de protestation. Les habitants de plusieurs quartiers, exaspérés, s’étaient retrouvés dans la rue pour exprimer leur colère face aux coupures d’électricité récurrentes, brûlant des pneus sur la voie publique et incendiant même un portrait du président de la transition, Mamadi Doumbouya. Des affrontements avaient éclaté avec les forces de l’ordre.
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Il étaient vingt-trois dans le box des accusés. À l’issue des trois jours d’audience, seuls huit ont pu ressortir libres du tribunal de première instance de Kankan, relaxés. Les autres viennent de passer la nuit en détention.
« C’est parole du ministère public contre celle de nos clients »
« C’est la parole du ministère public contre celle de nos clients », assure Maître Mamady Doumbouya. Il a défendu les accusés poursuivis, entre autres, pour destructions et dégradations d’édifices publics, participation délictueuse à un attroupement non autorisé. Il dénonce un dossier vide.
« Quant aux témoignages, aucune prise de vue n’a été brandie par le ministère public, confondant un de nos clients dans ces différentes manifestations ou pour les infractions pour lesquelles il les traduit », poursuit Maître Mamady Doumbouya.
« C’est une décision qui est raisonnable »
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Les peines vont de quatre mois à un an et demi de prison. Trois hommes, identifiés comme les meneurs, ont écopé des sanctions les plus lourdes.
Le procureur de la République, Daouda Diomandé, se dit satisfait. « C’est une décision qui est raisonnable, estime-t-il. J’avais requis trois ans d’emprisonnement contre les meneurs et deux ans d’emprisonnement contre ceux qui sont descendus dans la rue pour incendier. De toute façon, ce que moi je recherchais, c’était la condamnation, compte tenu de la gravité des faits ».
Pour Maître Doumbouya, la justice a voulu faire un exemple. En punissant ses clients, elle donne « une leçon » à ceux qui voudraient manifester contre les délestages ailleurs en Guinée, estime l’avocat de la défense. Une défense qui a décidé de faire appel.
RFI