C’est officiel. Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande est devenue, mardi 4 avril, le 31e membre de l’Otan, l’alliance militaire créée par les Etats-Unis avec les pays européens pendant la guerre froide. Cette entrée a été scellée par la remise des documents d’adhésion au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, dont le pays est le dépositaire du traité fondateur. « Nous déclarons la Finlande 31e membre de l’Alliance avec la réception de ces documents », a déclaré Blinken lors d’une cérémonie au siège de l’Otan à Bruxelles.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé la sécurité en Europe et rebattu les cartes, poussant la Finlande et la Suède à vouloir rejoindre le parapluie protecteur de l’Otan. En adhérant à l’Otan, la Finlande, qui fut envahie par l’Union soviétique en 1939, double la longueur de la frontière avec la Russie de l’alliance dirigée par les Etats-Unis. Elle obtient la protection de l’article 5, l’engagement de défense collective selon lequel une attaque contre un membre « sera considérée comme une attaque contre tous les membres ».
La Russie promet des « contre-mesures »
Les objections de la Turquie et de la Hongrie ont retardé l’adhésion d’Helsinki pendant des mois, et bloquent toujours celle Stockholm. « Je suis absolument confiant dans le fait que la Suède deviendra également membre. C’est, pour l’Otan, pour moi, une priorité de s’assurer que cela arrivera aussi rapidement que possible », a assuré Jens Stoltenberg, le chef de l’Otan.
En face, le Kremlin a promis mardi de prendre des « contre-mesures » après l’adhésion de la Finlande à l’Otan, qualifiant l’élargissement de l’alliance occidentale d’« atteinte à la sécurité » de la Russie. « C’est une nouvelle aggravation de la situation. L’élargissement de l’Otan est une atteinte à notre sécurité et aux intérêts nationaux » russes, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Cela nous contraint à prendre des contre-mesures, a-t-il poursuivi. Nous allons suivre attentivement ce qui se passe en Finlande, (…) la façon dont cela nous menace. Des mesures seront prises en fonction de cela. Notre armée fera son compte-rendu en temps voulu ».