Il était du clan des ndioboyankes,donc descendant de ndiobo frère aîné de Kalidou
(ancêtre des kaldouyankes) tous deux fils de boukari. Siradiou Diallo était le fils de Elhadj Ibrahima Gassama (petit fils) du vénéré Waliou Ndouyedio Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan et de Nenan Hadiatou Bah du clan des loudah de Tinka, famille régnante de Dalaba.
C’est en 1982 que j’ai fait la connaissance de Siradiou Diallo à Paris par l’entremise de mon oncle paternel Amadou Thierno Bowel Diallo, communément appelé « Thierno saint-denis ». J’étais en transit pour le Caire en Egypte.
A l’hôtel où j’étais descendu pour ma première en Europe, j’avais reçu la visite de mon oncle et de sa famille. Ce qui à l’époque,constituait un crime de lèse-majesté. Elhadj Hamidou Sam ancien directeur général des ballets africains de la République de Guinée et directeur de Enimas(entreprise nationale d’importation de matériels de spectacle) qui était dans le même hôtel que moi, m’avait conseillé de ne plus recevoir de visites au risque de me faire dénoncer par les agents de renseignements de l’ambassade comme étant en contact avec les anti-guineens. Il n’avait pas tord . Car, un gendarme bien connu comme étant un espion dénommé je crois Onivogui, avait écrit un rapport compromettant sur moi.
Ironie du sort, Elhadj Hamidou Sam est l’oncle paternel de mon épouse Hadja Fatoumata Binta Bokoum et c’est chez lui à la Sig-Madina, que fut célébré notre mariage religieux en juillet 85.
J’effectuai ma mission au Caire et revint à Paris.
Cette fois-ci je descendis chez mon oncle.
Une après-midi,mon oncle me convia à une promenade pour découvrir la capitale française. Après une heure, nous nous retrouvâmes au bas d’un immeuble dans un quartier résidentiel. Il sonna, une voix féminine répondit et demanda le nom du visiteur.
Mon oncle s’empressa de répondre »Dian Assiatou komin Thierno saint-denis ».
Alors l’ascenseur s’ouvrit, nous l’empruntames , pour descendre directement dans un salon où était assis un homme qui, à première vue, était tout ordinaire par l’humilité qu’il dégageait et la modeste tenue qu’il portait. Cet homme que mon oncle me présenta si rapidement, c’était Siradiou Diallo. Et celle qui qui avait ouvert l’ascenseur pour nous , c’était sa cousine de femme, Assiatou Bah. Un merveilleux couple de journalistes , lui , à Jeune Afrique et elle à Amina.
J’étais à la fois confus et comblé de voir pour la première fois de ma vie, le grand et émérite siradiou Diallo, l’économiste, le banquier, le journaliste.
En fait mon oncle voulait me faire sensation avec l’aide de notre hôte,pour ne plus retourner en Guinée et de rester à Paris.
Je n’étais pas de cet avis.je suis retourné au pays avec une valise d’habits dont deux costumes, un bleu clair et un marron.
ils seront les premiers de ma vie.
J’avais entendu parler de Siradiou Diallo, mais je ne savais pas ce dont il est capable.
il va me le prouver. Mon oncle était aussi porteur de la communauté peule de France auprès de lui afin qu’il intervienne pour obtenir la libération d’un des leurs qui était condamné et emprisonné à Bujumbura au Burundi.
Après avoir soigneusement écouté mon oncle, Siradiou Diallo demanda à sœur Assiatou de lui donner son carnet d’adresses. Il le feuilleta sans bouger de sa position dans le fauteuil,et appela le président burundais de l’époque, Jean Baptiste Bagaza au téléphone.
Après leur conversation, il nous revint et nous dit d’aller demain à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, accueillir la personne qui arrivait de Bujumbura par le vol de air France.
J’étais à la fois ébloui et assommé de voir Siradiou Diallo parler directement à un chef d’État sans en tirer la moindre vanité dans un poular parfait malgré ses longues années passées en Occident. Ses enfants Thierno ibrahima et Alpha abdoulaye qui sont rentrés et travaillent en Guinée sont dans le même sillage que leur illustre père. On se mirent à table et l’éminent journaliste enflait toujours la tunique de la modestie.
Nous prîmes congés du couple Diallo et mon oncle était tout heureux de me montrer qui était son Koto Siradiou à qui il donnera par la suite le prénom d’un de ses enfants.
ils étaient très proches, il était dans les confidences de Siradiou Diallo qu’il déposait à l’aéroport et allait chercher lors de ses nombreux déplacements. Pour achever de me convaincre de la force et des relations de Siradiou Diallo, mon oncle m’invita à venir à l’aéroport avec lui le lendemain chercher le prisonnier de Bujumbura. il était bien là grâce à Siradiou Diallo.
C’est plus tard lorsqu’il rentra en Guinée que je découvris , qu’au delà des forts liens d’amitié avec mon oncle Amadou hierno Bowel Diallo, que son épouse sœur Assiatou Bah était une cousine à la mienne Hadja Fatoumata Binta Bokoum. En effet sœur Assiatou Bah est la fille aînée de Thierno Abdoulaye un des petits-fils du vénéré Waliou Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan.
il se trouve que ses demi-soeurs et frères Oumou, Ousmane, Fatou Bah sultan , Bano, sidy Mohamed, chérif sont les enfants de nenan dienabou dite « Hadja Djiwo Bobo diallo, »une des filles du chef de Canton le Kaldouyanke Thierno Chérif Yembering.
Elle est la soeur aînée de ma belle-mère Hadja Rouguiata Diallo tout comme Nénan Kadiatou l’ainée des filles du visionnaire Thierno Chérif yembering fils de Thierno Mamadou Cellou descendant de Karamoko Alpha mo Labe.
Ces liens familiaux ont renforcé mes relations avec Siradiou Diallo qui avait marqué de sa présence le baptême de mon dernier fils l’homonyme de mon cher père Elhadj Yagouba Diallo .
Tonton Barou Diallo frère cadet de ministre, ambassadeur et membre du CIO, Alpha ibrahima Mongo l’avait accompagné.
Ils sont tous deux les fils de l’autre Kaldouyanké de Sombili Popodara et chef de Canton de Kinsi kote, Elhadj Alpha Ousmane Kakony.
Partisan de la non-violence, l’homme politique Siradiou Diallo a toujours prôné le dialogue, l’entente et la paix sociale.
C’est à lui que le Colonel Lansana Conté fraîchement devenu chef d’état, adressa le premier message de sa gouvernance le 5 avril 1984. Il lui presentait les condoléances suite au décès de son père Elhadj Ibrahima Gassama.
Le décès de sa mère le trouva à Lome au Togo.
Le président Gnassimgbé Eyadema mit un avion spécial à sa disposition. Arrivé à l’aéroport de Conakry, il trouva un autre avion spécial avec à son bord le ministre Alseny René Gomez pour l’accompagner à labe.
Ce qui lui permit d’assister à l’enterrement de sa chère maman. A noter que tanty néné fouta l’épouse du ministre Gomez est une cousine de Siradiou Diallo du côté maternel des loudah de Tinka.
A sa mort , c’est une procession de centaines de voitures dont la mienne qui ramena son corps à Labé où il repose au mausolée de Karamoko Alpha Mo Labé juste à côté du général Thiana Diallo.
Il pouvait tout aussi reposer tout près, au mausolée du vénéré Waliou Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan dont il est l’arrière petit-fils.
REPOSE EN PAIX. AMEN !