En Afrique, environ 64% des jeunes agri-entrepreneurs ne reçoivent aucun soutien des gouvernements (rapport)
10 mars 2023(Agence Ecofin) – 33% seulement des jeunes entrepreneurs africains dans le domaine de l’agriculture bénéficient d’un accompagnement des gouvernements. Ce soutien concerne notamment le renforcement des capacités, l’accès aux financements et l’aide à l’accès aux marchés.
64% des jeunes agri-entrepreneurs africains disent n’avoir reçu aucun soutien de la part de leur gouvernement, selon un rapport publié en octobre dernier par l’Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO).
Selon le rapport, qui se base sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 108 jeunes agri-entrepreneurs membres des réseaux régionaux et nationaux de la PAFO, le principal soutien fourni par les gouvernements aux entrepreneurs du secteur agricole est le renforcement des capacités (47%). Par le biais de leurs ministères, agences et agents de vulgarisation, les gouvernements offrent des opportunités de renforcement des capacités aux jeunes agri-entrepreneurs sous forme de formations, d’opérations de vulgarisation et de services de conseil technique.
Les autres types de soutien gouvernemental cités par les personnes sondées sont l’accès aux financements (44%), l’aide à l’accès aux marchés (16,7%) et la fourniture d’intrants agricoles (14,7%).
Le soutien le moins important fourni par les gouvernements aux jeunes agri-entrepreneurs est l’accès aux installations d’irrigation (5,9%) et l’accès à la technologie et aux innovations (8,8%).
Le rôle des associations agricoles
L’enquête menée auprès des agri-entrepreneurs âgés de moins de 35 ans, et qui opèrent tout au long de la chaîne de valeur agricole (production, conseil, transport, transformation, vente de produits agricoles transformés et non transformés, etc.), révèle également qu’environ 65 % d’entre eux adhèrent à des associations agricoles, tandis que 35 % n’en sont pas membres.
Quelque 65,1% des jeunes agri-entrepreneurs membres d’une association avaient reçu un soutien de leur association, contre 34,9% qui n’avaient reçu aucun soutien de la part de ces structures professionnelles.
En ce qui concerne le type de soutien que les jeunes agri-entrepreneurs ont reçu de leurs associations, le principal soutien est le renforcement des capacités (73% des répondants). Viennent ensuite l’accès aux réseaux (56%), l’accès au marché (34%) et l’accès aux financements (22%).
La passion de l’agriculture, principale motivation
Le rapport souligne d’autre part que l’écrasante majorité (91 %) des jeunes agri-entrepreneurs interrogés ont un diplôme ou une qualification d’éducation post-secondaire et affirment que la principale motivation pour leur entrée dans l’entrepreneuriat est la passion de l’agriculture.
La volonté de protéger l’environnement et la biodiversité (40,2 %) constitue également un autre facteur expliquant l’engagement de ces jeunes dans l’entrepreneuriat agricole.
Environ 33 % des jeunes agri-entrepreneurs ont aussi indiqué que l’entrepreneuriat agricole est un secteur lucratif, ce qui les a motivés à se lancer dans l’entrepreneuriat.
Les autres motivations évoquées sont le besoin d’être indépendant et de ne travailler pour personne (27 %), les histoires de réussite de familles et d’amis engagés dans l’entrepreneuriat agricole (10,3 %), le manque d’emploi après l’école (13%) et l’émergence de technologies avancées dans le domaine de l’agriculture (14%).
Par ailleurs, environ 38 % des jeunes agri-entrepreneurs disent avoir adopté les technologies de l’information et de communication (TIC), notamment les ordinateurs et les téléphones portables, dans la gestion de leurs entreprises ou leurs exploitations, tandis qu’environ 36 % d’entre eux ont eu recours au commerce électronique et aux plateformes de transaction d’argent mobile.
Le rapport rappelle dans ce cadre que le secteur agricole demeure le principal contributeur au produit intérieur brut (PIB) et constitue un grand pourvoyeur d’emplois en Afrique. Les plus fortes contributions de l’agriculture au PIB sur le continent ont été observées en Sierra Leone (60%), au Tchad (54%) et en Éthiopie (38%)