Le président russe, Vladimir Poutine, a dénoncé, jeudi 2 mars, une attaque « terroriste » après que Moscou a fait état d’une incursion de « saboteurs » ukrainiens dans une région du sud-ouest de la Russie frontalière de l’Ukraine, ce que Kiev a démenti. De son côté, l’Ukraine a ordonné aux personnes vulnérables d’évacuer la ville de Koupiansk, sur le front nord-est, qui risque d’être prise par les forces russes. Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.
Le Kremlin dénonce une attaque « terroriste »
Selon les autorités russes, deux civils ont été tués et un enfant de 11 ans blessé après que des « saboteurs » ont ouvert le feu sur une voiture dans le village de Lioubetchané, dans la région de Briansk, situé juste à la frontière avec l’Ukraine. Dans une allocution retransmise à la télévision, Vladimir Poutine a dénoncé une attaque commise par des « néonazis » et des « terroristes » ayant « ouvert le feu sur des civils ». « Nous les écraserons », a-t-il lancé.
Dans la soirée, les services de sécurité ont affirmé que la situation était « sous contrôle », « les nationalistes ukrainiens » ayant été repoussés vers l’Ukraine et visés là-bas par « une frappe massive d’artillerie ». Selon eux, un « grand nombre d’explosifs » ont été découverts et des opérations de déminage étaient en cours. La présidence ukrainienne a démenti ces allégations, y voyant une « provocation délibérée » qui vise, selon elle, à justifier l’offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis plus d’un an.
L’Ukraine ordonne l’évacuation partielle de Koupiansk
« L’évacuation obligatoire des familles avec enfants et des résidents dont la mobilité est réduite a commencé dans la communauté de Koupiansk en raison du bombardement permanent du territoire par les forces russes », a déclaré l’administration militaire de la région de Kharkiv. Le gouverneur a affirmé que plusieurs localités, dont Koupiansk, avaient été bombardées par les forces russes.
Cette ville située à une centaine de kilomètres de la ville de Kharkiv comptait avant la guerre près de 30 000 habitants. Elle a été prise par les Russes dans les premiers jours de l’invasion, il y a un an. Les Ukrainiens ont repris la ville en septembre après une contre-offensive éclair.
Un « bref » échange entre ministres russe et américain
En marge d’une réunion du G20 en Inde, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a eu un « bref » entretien avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, leur premier depuis le début de la guerre en Ukraine, a révélé un responsable américain. « J’ai dit au ministre des Affaires étrangères (…) : ‘Mettez fin à cette guerre d’agression, engagez-vous dans une diplomatie significative qui peut produire une paix juste et durable' », a ensuite confirmé Antony Blinken.
Devant les participants du G20, le secrétaire d’Etat américain a demandé que la Russie renouvelle l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars. L’accord, conclu en juillet et reconduit pour quatre mois à la mi-novembre, a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre, avec l’exportation de quelque 20 millions de tonnes de céréales.
La Russie durcit ses sanctions contre les critiques
Les députés russes ont adopté des amendements punissant encore plus sévèrement les propos jugés hostiles aux forces russes combattant en Ukraine, y compris, désormais, les membres de groupes paramilitaires tels que Wagner. Ces modifications introduisent des sanctions pour les critiques visant les combattants « volontaires » russes. Ce terme est régulièrement employé par les autorités pour qualifier les mercenaires du groupe paramilitaire Wagner, très actifs sur le front dans l’est de l’Ukraine.
Selon ces amendements, « discréditer » des militaires ou « volontaires » russes participant au conflit sera maintenant passible au pénal, au maximum, de sept ans de prison, contre cinq ans auparavant. Ces modifications ont été adoptées en deuxième lecture, la plus importante du cycle législatif russe. Elles devront par la suite être définitivement approuvées en troisième lecture, puis validées par la Chambre haute du Parlement et signées par Vladimir Poutine, généralement une formalité.