Procès feu M’Mah Sylla : le témoignage de Dr Aboubacar Touré d’Ignace Deen

Procès feu M’Mah Sylla : le témoignage de Dr Aboubacar Touré d’Ignace Deen

12 janvier 2023 Non Par LA RÉDACTION

Le procès du feu M’Mah Sylla s’est poursuivi ce mercredi 11 janvier 2023 au tribunal de Mafanco.

C’est le Dr Aboubacar Touré, médecin à l’hôpital Ignace Deen, a apporté un témoignage pathétique sur l’état dans lequel il a reçu la jeune fille, victime de viol, d’avortement forcé et de pratiques chirurgicales dans deux cliniques clandestines en banlieue de Conakry par des deux « médecins ».

Dans sa déposition, le médecin Dr Aboubacar Touré soutient avoir reçu la victime dans des conditions difficiles, avec assez de douleurs. Selon lui, elle avait une large plaie souillée avec des intestins percés qui ont occasionné des complications post opératoires.

Il confirme que c’est Djalikatou Soumah, son étudiante, qui a favorisé le transfèrement de M’Mah Sylla : « Elle a présenté à mon Assistant une patiente qui avait fait 21 jours de maladie. Un dossier médical a été constitué, elle avait plusieurs lésions digestives, les matières fécales coulaient de partout. Elle avait très mal ». Dr Touré ajoute que la défunte a été immédiatement prise en charge, même si la première intervention chirurgicale n’aurait pas totalement réussi : «Pendant cette opération, ils ne sont pas allés en profondeur. Je peux même appeler cela un pansement. Mais ce ne pouvait pas attendre ». Il a également justifié la décision de l’hospitaliser sans les précédents dossiers médicaux par son état critique : « Si on se mettait à demander des documents, ça allait être au prix de sa vie ». Professeur Aboubacar Touré révèle qu’il était opposé à « toute évacuation de M’Mah Sylla à l’étranger », estimant que la défunte pouvait recouvrer sa santé en Guinée : «Moi, je n’étais pas d’accord . On commence un travail, et c’est quelqu’un d’autre qui veut le finir. Il y avait la pression, on nous a dit que c’est le Président qui a ordonné son évacuation. Sinon, après la deuxième intervention, tout était normal ». Le procureur lui reproche alors de n’avoir pas insisté pour garder la patiente en Guinée : «On ne nous écoutait pas… La machine était déjà mise en branle », rétorque Pr Touré.

 

 

En outre, ce médecin soutient qu’un cabinet médical n’est pas habilité à gérer des telles interventions chirurgicales.

Par ailleurs, il déplore le manque de professionnalisme et de compétence des accusés.

Le tribunal a renvoyé l’affaire au 25 janvier prochain, pour la suite des débats.

Rachidatou Bah