Grande interview : Thierno Madiou Barry dit Barry Angola parle de sa vie et ses entreprises

Grande interview : Thierno Madiou Barry dit Barry Angola parle de sa vie et ses entreprises

11 janvier 2023 Non Par LA RÉDACTION
La Rédaction de Guinee3.net a rencontré cette semaine,  l’homme d’affaires Madiou Barry dit Barry Angola de l’entreprise Kebou  qui a obtenu une concession minière de plusieurs milliards de dollars dans les préfectures de Gaoual et Télimélé.  Les premières tonnes sont attendues en 2024.
Le patron de Kebo Energy qui doit son surnom à son incursion a réussie dans le secteur de la boulangerie à Luanda .Ancien militant du RPG,  aujourd’hui Il dit mettre fin à la politique et se consacre au business. 
La prémiere partie de cette interview consiste à interroger l’homme sur son itinéraire,  ses aventures en Sierra Leone,  en Côte d’Ivoire au Cameroun,  en Angola et son désengagement en politique.
Guinee3.net :Bonjour Monsieur Barry ?
Thierno Madiou Barry : Bonjour
Guinee3.net : Comment vous êtes devenu un homme d’affaires et racontez nous votre cheminement
Thierno Madiou Barry  :Je suis Thierno Madiou Barry dit Barry Angola. Je suis né à Thiothian , le village s’appelle Barkeré Pouthé. J’ai démarré avec rien. Au temps de Sékou Touré, je partais cueillir les feuilles avec lesquelles on attache les colas et les feuilles de palmier au milieu.
J’ai commencé à vendre ça au marché. C’est là que j’ai commancé à voir l’argent pour la première fois de ma vie. La monnaie s’appelait Syli. J’ai commencé à être un ambulant en vendant du colas , les cigarettes pour les lieux de mariages et baptêmes et les marchés hebdomadaires de Labadiyan de Tariwoye.  À Télimélé centre , il y avait un ressortissant de Mamou de nom de Modibo qui était un grand commerçant à l’epoque.  C’est lui qui m’adonné pour la première fois des crédits en marchandises.  En 1978 , je suis parti tenter ma chance en aventure. Direction : Sierra Leone. Quand je suis arrivé dans ce pays , je me suis intéressé aux diamants. Je ne gagnais rien . En deux ans, je n’avais que 2 centimes. Je pensais qu’il fallait faire quelque chose. Là , j’ai commencé à aller dans les boulangeries . On me donnait le pain, je revendais. C’est dans ça que j’ai appris la boulangerie. J’ai connu un certain Bela Diallo, originaire de Mamou. Il m’aimait et m’a enseignait la boulangerie. C’est moi qui gérait sa boulangerie. J’avais un oncle qui s’appelait Sadio Barry . Je lui ai demandé de m’aider à avoir une boulangerie pour que je sois autonome. Il m’a mis en contact avec quelqu’un de Dalaba.  » il me dit » écoute, moi j’ai une boulangerie manuelle chez moi qui est aux arrêts depuis plusieurs années. Il me prévient que ça être difficile de redémarrer. Il me l’a montré et automatiquement je suis parti en brousse pour couper les bois pendant trois jours. J’ai ramené les bois . Il a loué mon courage tout en priant que ses enfants soient comme moi. Il dit qu’à partir de ce jour , il me dispense de payer le loyer. La boulangerie est à ta disposition me dit-il. J’ai commencé à nettoyer et j’ai mis de l’ordre. Je ne pouvais pas dire aurevoir à mon patron Bela. Le même jour , j’ai mélangé la farine pour mon patron et j’ai mélangé pour moi. Quand le pain de mon patron est sorti, je lui ai dit aurevoir et je souhaite toute sa bénédiction. Il dit quoi? Je lui ai informé que j’ai eu une boulangerie. C’est comme ça j’ai commencé avec ma boulangerie. J’ai agrandi la boulangerie. En 1985 la crise a commencé à frapper la Sierra Leone. L’inflation était énorme. Quand on achète un sac de farine le matin , le prix du même sac monte avant qu’on ne finisse notre pain. Ce qui m’a fait sortir de la Sierra Leone et je suis revenu en Guinée. Je suis parti à Nzérékoré et de Nzérékoré, je suis parti à Seguela en Côte d’Ivoire . Là , j’ai mis une table de vente de cigarettes. J’avais un grand frère qui vivait à Abidjan. J’ai vu un ressortissant de Télimélé et je lui ai demandé les nouvelles de mon frère. Il m’a répondu qu’il est à Abidjan. J’avais 6 000 fcfa . J’ai liquidé ma table de vente et j’ai pris la direction d’Abidjan. J’ai retrouvé mon grand frère qui n’avait pas des moyens. Il travaillait pour quelqu’un dans un café. J’avais mes dix mille fcfa . J’ai payé des cigarettes et repris le commerce, je suis redevenu ambulant. Pendant six mois, j’ai dormi sur des planches au marché. Je suis resté jusqu’en 1986 , je suis parti au Cameroun. Je vendais des cigarettes et un jour , on m’a détourné toute la marchandise. Par hasard , j’avais 500 fcfa sur mes poches . Le lendemain, je suis parti payer des sachets en plastiques. J’ai revendu les femmes au marché et sur le premier coup , j’ai pu engranger jusqu’à 1 000 fcfa. Toute la journée j’achetais et je revendais et le soir j’ai pu avoir 10 000 fcfa de bénéfice. En moi j’avais pu économiser 60 000 fcfa . Maintenant j’ai commencé à acheter des bijoux , des pacotilles . A partir de là, j’ai commencé à voyager sur Douala.Je suis le premier Guinéen à acheter un véhicule Mercedes au Cameroun
Guinee3.net : Et puis il y a l’étape d’Angola où vous avez fait fortune
Thierno Madiou Barry :En 1994 , je suis parti en Angola où la guerre était déjà finie. J’ai recommencé une autre vie là-bas. Je payais des médicaments au Congo pour les revendre à Luanda. Pendant la guerre, il ne y avait pas des médicaments français dans ce pays et c’était un commerce très fructueux. C’est dans ça que j’ai commencé à toucher jusqu’à près de 100 000 dollars. Je fais une boulangerie.
La Journée , je vendais les médicaments et le soir j’était à la boulangerie. Un jour , un jeune originaire de Labé est venu me voir pour me dire que ça , c’est pas mon boulot. J’avais déjà les fonds. J’ai commencé dans les transits, le commerce et où on a eu beaucoup de relations. En Angola , pour avoir une entreprise, il fallait que la majorité des actions reviennent à l’Angolais. C’est ainsi que j’ai créé une entreprise avec un Angolais qui a fini par me trahir. Ce qui m’a emmené à créer Casa Kebou en compagnie de ma femme Angolaise. Je l’ai cédé la plus importante part . On a créé l’entreprise et après 30 jours on avait plus de 300 contenairs en ligne. On avait déjà la licence d’exportation. Moi j’avais 25% et ma femme 75%.

Guinee3.net : Pourquoi vous avez choisi  Kebou comme nom de l’entreprise ?

Thierno Madiou Barry : Le centre de Télimélé se trouve le diwal Kebou. Avant la colonisation , on disait le diwal Koin et Kebou. Voilà pourquoi nous avons choisi le nom Kebou. Kebou a été créé en 1999 en Angola et aujourd’hui Kebou est partout en Afrique et dans le monde.

Guinee3.net:  Et votre engagement politique

Thierno Madiou Barry : de 1991 jusqu’à le 5 septembre 2021 , j’étais un militant assumé du RPG. A partir de 5 septembre,  j’ai vu l’ingratitude politique et j’ai décidé d’observer une retraite politique.  Je ne suis membre d’aucune formation politique.  Maintenant,  je m’occupe de mon business

La suite de cette interview dans les prochains jours