Vivre avec le VIH, combattre les préjugés

Vivre avec le VIH, combattre les préjugés

7 décembre 2022 Non Par LA RÉDACTION

 

En 2021, 38,4 millions de personnes étaient touchées par le VIH, à travers le monde [1]. Aujourd’hui, il est possible de vivre avec ce virus, grâce aux traitements et aux prises en charge précoces. Toutefois, la prévention reste le meilleur moyen de se protéger du virus.

 

Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est un virus qui se transmet par voie sexuelle. Ce virus circule dans le sang et s’attaque au système immunitaire. Il détruit des cellules qui permettent au corps de se défendre. En l’absence de traitement, le VIH peut provoquer le sida. Le sida est une maladie qui survient lorsque le VIH a attaqué toutes les défenses du corps humain.  Les traitements antirétroviraux permettent de lutter contre l’infection au VIH et protègent le système immunitaire pour que la personne ne développe pas le stade sida et maintienne une bonne santé.

Il n’existe toujours pas de vaccin contre le VIH, néanmoins, divers moyens existent pour s’en protéger.

Rappelons tout d’abord que les préservatifs masculins (externes) et féminins (internes) sont les premiers remparts permettant de faire barrière au VIH, lors des relations sexuelles. Réclamer le port du préservatif est parfaitement normal et cette demande doit être respectée. La prophylaxie préexposition (PrEP) est un autre moyen de prévention du VIH. Il repose sur la prise d’un médicament, par une personne non infectée par le VIH (séronégative), mais pouvant être exposée au VIH. En cas de rapports sexuels non protégés ou d’incidents (préservatif qui craque par exemple), le TPE, traitement postexposition, peut être aussi initié jusqu’à 48 heures après l’exposition. Le TasP (Treatment as Prevention) est quant à lui destiné aux personnes vivant avec le VIH et à leurs partenaires : le traitement des personnes séropositives leur permet de rester en bonne santé et de ne pas transmettre le virus.

Comment fonctionnent les traitements contre le VIH ? 

Les personnes séropositives bénéficiant d’un traitement efficace ne transmettent pas le VIH. Les thérapies bloquent le développement de l’infection vers le stade sida, elles permettent d’empêcher de transmettre le virus à un partenaire ou d’avoir un enfant naturellement, sans lui transmettre le VIH.  Lorsqu’une personne est atteinte par le VIH, un protocole de soins bien spécifique est choisi avec un médecin spécialiste. Ces techniques sont le plus souvent une combinaison de deux ou trois antirétroviraux et permettent d’empêcher la démultiplication du virus dans le corps. À l’heure actuelle, ces soins ciblés atténuent, voire, effacent les traces du virus dans une grande partie de l’organisme. Toutefois, il reste « dormant » et réapparaît si les traitements sont stoppés.

Les discriminations existent toujours

Trois personnes sur cinq (67.4 %) pensent avoir déjà été discriminées du fait de leur séropositivité[2].  Les secteurs médicaux sont majoritairement évoqués, à 60%. Les spécialistes communément cités sont les dentistes (à 45%) bien que toutes les catégories médicales soient mises en cause. Parallèlement, près d’un répondant sur deux estime avoir été victime de discrimination dans la sphère privée et un tiers dans le cadre professionnel. Ici, les cas de discriminations concernent :

  • L’accès à l’emploi et la carrière ;
  • L’accès aux biens et aux services (logement, crédit) ;
  • L’accès aux biens et aux services publics (école, soins, services sociaux) ;
  • L’accès à un lieu accueillant du public (boîte de nuit, magasin) ;

Comment lutter contre les discriminations ?

Sur le continent, il semble important de dissiper les mythes qui alimentent la stigmatisation et la discrimination et affaiblissent les messages de santé publique. Non, le VIH n’est pas une fatalité, ni une « maladie du mal », encore moins une maladie qui « n’existe pas », c’est un virus que l’on peut combattre avec le savoir et le partage des connaissances. La communication institutionnelle ou associative auprès des populations est toujours et encore nécessaire dans des pays où les messages de prévention peuvent se heurter à des réalités socioculturelles qui en réduisent l’efficacité. Il a par exemple été observé que les femmes bénéficiant de soins prénatals préféraient ne pas se faire dépister, de crainte de la stigmatisation et des problèmes conjugaux auxquels pourrait les exposer leur séropositivité déclarée. Autre difficulté : des programmes de prévention privilégient l’allaitement au biberon, afin de réduire les risques de transmission par le lait maternel. Or, recourir à cette solution peut s’avérer particulièrement difficile pour les femmes, dans des sociétés où l’alimentation au sein est la norme.

Bien vivre avec le VIH

Aujourd’hui, grâce aux progrès de la médecine, on peut vivre avec le VIH. Oui, la séropositivité change une vie mais les personnes infectées disposent d’un accompagnement, d’un soutien en cas de doute ou difficulté. Comment accompagner une personne séropositive, dans l’acceptation d’elle-même ? C’est tout d’abord lui rappeler que la séropositivité n’est pas une identité ni un frein aux relations amoureuses. Les personnes vivant avec le VIH et bénéficiant d’un traitement efficace ne peuvent pas transmettre le virus, mais elles peuvent travailler, voyager, fonder une famille et avoir des enfants.

Les personnes séropositives doivent se réapproprier leur vie avec le VIH. Tel est le message des nombreuses personnalités qui ont décidé d’afficher leur séropositivité dans le but de défier les stigmatisations autour du VIH et du sida.

La prévalence du virus du sida en Afrique a poussé Samba Peuzzi, chanteur sénégalais, populaire et engagé, à appeler à mettre fin aux infections au VIH, particulièrement parmi les enfants. Le chanteur a associé sa notoriété à l’action de l’ONUSIDA pour lutter contre le VIH au Sénégal et dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre