《la sanction n’est pas de nature à faciliter une sortie de crise en Guinée》: Ousmane Gaoual Diallo
23 septembre 2022La Communauté Économique des États de d’Afrique de l’ouest CEDEAO ont imposé des sanctions à la junte militaire Guinéenne. Interdiction de voyager et gel des avoirs sont entre autres les sanctions infligées aux membres du CNRD, aux membres du gouvernement et aux membres du CNT. Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Télécommunications et porte-parole du gouvernement a réagi à cette sanction au micro de Rfi
La CEDEAO a dressé jeudi la liste des personnes sanctionnées. Comment réagissez vous ?
Ousmane Gaoual Diallo : Avec beaucoup de sérénité. C’était une décision déjà attendue et annoncé par le Président de la Guinée Bissau qui assure la Présidence de la CEDEAO. Mais elle n’est pas de nature à faciliter une sortie de crise en Guinée. La Guinée a besoin moins de sanctions que d’accompagnement. Et cet accompagnement doit prendre en compte la compréhension du contexte et la spécificité de la crise Guinéenne.
Rfi : Qu’attendez vous de la CEDEAO ?
Ousmane Gaoual Diallo :Nous attendons de la CEDEAO qu’elle n’applique pas un traitement paracétamol à l’ensemble des crises qui secouent les pays de la sous- région, par ce que chaque pays a ses problèmes, ses spécificités. La Guinée, la problématique qui est posée tourne autour des élections , de qualité des élections, de la qualité de la gouvernance issues des élections. Donc, c’est un problème qui est vieux , depuis plus de trente ans il y a quelque chose qui structure cela , c’est l’absence et la qualité du fichier électorale.
Rfi: Est ce que les discussions sont possibles avec la CEDEAO sur ses revendications de 24 mois
Ousmane Gaoual Diallo :La transition Guinéenne ne se discutera pas sur des paramètres périodiques simplement sur la durée. Elle doit se discuter sur le contenu. Que voulons nous faire entre maintenant et la fin de la transition. Alors ça veut dire établir les listes électorales, faire un toilettage constitutionnel des textes juridiques et puis séquencer les élections. C’est cela que nous voulons et combien de temps cela va prendre. C’est à cela que nous allons nous atteler dans un exercice de transparence et d’objectivité.
Rfi :Sur la durée de la transition la discussion est toujours possible avec la CEDEAO ?
Elle est toujours possible. A partir du moment où elle peut apporter des éléments objectifs sur le contenu, on peut discuter nous l’avons dit clairement. En combien de temps la Guinée peut se doter d’un fichier électorale issu d’un fichier d’état civil qui garantisse sa qualité et l’adhésion de tous parcequ’ il faut faire à ce que chacun puisse avoir les moyens de contrôler ce fichier et de s’assurer les parties qui lui concernent.
Si la CEDEAO estime que ça c’est faisable en trois mois. C’est donc pas la durée de la transition qui pose problème. C’est ce qu’il faut faire.
Rfi: Ce qui ne va pas faciliter les relations entre la junte et la CEDEAO ce sont les échanges de ces derniers jours avec les mots très durs qui ont été prononcés par le ministre secrétaire général de la Présidence. Colonel Amara Camara a qualifié de » honte et de mensonges » les propos du président en exercice de la CEDEAO Umaru Sissoco Embalo ? Est ce que le canal n’est pas rompu après les échanges d’une telle violence ?
Il est clair que si le dialogue n’est pas sincère, lorsqu’on dit une chose et son contraire, qu’on soit à l’intérieur de la chambre où en dehors cela n’est pas de nature à garantir la confiance qui est nécessaire avec la CEDEAO. Donc, le président Embalo doit comprendre qu’il est le porte-parole des chefs d’États de la CEDEAO et que son discours doit être teinté de respect et de retenue. Et c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas dans ses sorties médiatiques sur la Guinée et c’est quelque chose qui exaspère.
Le contact ne peut pas être rompu par ce qu’il n’est pas lié à un individu, la Guinée a une histoire dans la CEDEAO. Le président Embalo assure pour une période assez limitée. Mais le contact c’est avec l’institution de la CEDEAO. La CEDEAO est représentée en Guinée par ses diplomates. Donc, il y a énormément des canaux de communication possibles. Nous sommes disposés à maintenir ces canaux et à faire cet exercice de pédagogie nécessaire à faciliter la collaboration avec cette institution