Plusieurs leaders politiques réclament le report de la présidentielle du 28 décembre 2025

Plusieurs leaders politiques réclament le report de la présidentielle du 28 décembre 2025

28 octobre 2025 Non Par Doura

 

Conakry, 28 octobre 2025 – Trois responsables politiques, Diaby Doré, Abdoulaye Kourouma et Dr Ibrahima Diallo, ont officiellement demandé le report de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre prochain. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison de la Presse, organisée par l’Alliance des Forces pour la Démocratie et le Développement (AFDD) et l’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée.

Dans une déclaration commune intitulée « La Guinée au bout du couloir de la transition 2021-2025 », les signataires dénoncent un processus électoral marqué, selon eux, par des « disharmonies, des contradictions juridiques et une non-implication des acteurs concernés ».


Des anomalies juridiques et politiques soulevées

Les deux plateformes politiques affirment que plusieurs dispositions du nouveau Code électoral seraient en contradiction avec la Constitution récemment promulguée, notamment sur :

  • La présomption d’innocence et les conditions d’inéligibilité
  • L’égalité de traitement des candidats
  • Les modalités de parrainage des indépendants
  • L’âge minimum pour se présenter à la présidentielle

Elles évoquent par exemple un conflit entre l’article 127 du Code électoral et l’article 45 de la Constitution concernant l’âge des candidats. Elles souhaitent que cet âge soit aligné sur les normes de la Charte Africaine de la Jeunesse (18–35 ans) et sur des évolutions observées dans des pays voisins comme le Sénégal ou le Nigeria.

Les coalitions pointent également la situation jugée « floue » des structures chargées de la gestion des élections, dont l’OTIGE, la TOANSUR et la DGE.


Un mémorandum déposé au CNT

Afin de corriger ces « dysfonctionnements », l’AFDD et l’Union Sacrée disent avoir déposé un mémorandum politique auprès du Conseil National de la Transition (CNT). Ce document demande une révision du Code électoral pour le rendre conforme à la Constitution, qualifiée de « norme suprême ».


Un appel à Mamady Doumbouya

Les leaders politiques ont également transmis une lettre ouverte au Président de la République, le Général Mamady Doumbouya. Ils demandent que le scrutin soit reporté afin d’assurer un climat électoral « juste, inclusif et apaisé ».

« Notre démarche vise à garantir une fin de transition réussie, où le futur président démocratiquement élu gouvernera dans la stabilité et la paix sociale », ont-ils affirmé.

Les signataires estiment qu’un report permettrait de rétablir la confiance de l’ensemble des forces politiques et sociales du pays, notamment les candidats indépendants qui se sentent aujourd’hui « exclus du processus ».


Vers une nouvelle concertation nationale ?

L’AFDD et l’Union Sacrée disent souhaiter l’ouverture d’un cadre permanent de dialogue entre le gouvernement de transition, les acteurs politiques, la société civile et les partenaires techniques et financiers.

« Vive la Paix, Vive la République de Guinée », conclut la déclaration.


Doura