Mali : sous embargo du Jnim, Nioro du Sahel lance un appel au secours

Mali : sous embargo du Jnim, Nioro du Sahel lance un appel au secours

25 octobre 2025 Non Par Doura

 

Au sud-ouest du Mali, les habitants de Nioro du Sahel vivent une situation alarmante. Depuis plusieurs semaines, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, maintient un strict blocus autour de la ville et de celle de Kayes. Carburant inaccessible, déplacements interdits, enlèvements… La population, prise en étau, demande désespérément de l’aide.

Une population piégée et terrorisée

Dans une vidéo diffusée le jeudi 23 octobre 2025 sur les réseaux sociaux, vérifiée par RFI, un groupe d’habitants se présente pour témoigner de leur calvaire.
Parmi eux, Sidi Dicko, porte-parole improvisé, décrit :

« Il est impossible pour les habitants de Nioro de sortir de la ville sans être arrêtés ou enlevés. »

Selon lui, au moins une cinquantaine de personnes seraient actuellement détenues par les jihadistes, sans aucune nouvelle de leur sort.

« Nous avons tous ici un frère ou un fils qui a été enlevé », ajoute-t-il.

Face à la peur, les mots choisis visent autant à alerter qu’à ne froisser ni les autorités de transition maliennes ni le Jnim, qui contrôle désormais tous les véhicules et passagers.

Activités économiques paralysées

Artisans et commerçants, principaux moteurs économiques de la ville, se trouvent dans l’incapacité de travailler :

« Nous demandons qu’on nous laisse mener nos activités pour subvenir à nos besoins », implore encore Sidi Dicko.

Le blocus s’étend également à de nombreux villages voisins refusant de se plier aux diktats jihadistes.

Une offensive jihadiste qui s’étend

Jeudi 23 octobre, le Jnim a annoncé un nouveau blocus à Léré, dans la région de Tombouctou, donnant trois jours aux habitants qui souhaitent fuir la ville.
Ce même groupe armé accuse la population d’avoir violé des engagements ayant permis la levée d’un précédent embargo, un an plus tôt.

Le lendemain, vendredi 24 octobre, le Jnim revendiquait :

  • la prise d’un poste de la milice Gatia près d’Intahaka
  • la prise d’un poste militaire à Konna, région de Mopti

Une série d’actions qui confirme l’intensification de son offensive dans le centre et l’ouest du pays.


Avec RFI