Mali : l’Allemagne et l’Italie appellent leurs ressortissants à quitter le pays face à l’escalade des attaques du JNIM
30 octobre 2025 Non Par Doura
Bamako, 30 octobre 2025 – Après les États-Unis mardi, l’Allemagne et l’Italie ont, à leur tour, recommandé à leurs ressortissants de quitter le Mali. Cette décision intervient dans un contexte de forte insécurité marquée par la recrudescence des attaques du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, qui multiplie les offensives autour de la capitale Bamako.
Depuis plusieurs semaines, le mouvement djihadiste impose un blocus progressif de la capitale malienne en s’en prenant systématiquement aux camions-citernes transportant du carburant. Ces attaques ont provoqué une grave pénurie d’essence, paralysant la vie économique et sociale de la ville.
Une capitale asphyxiée par la pénurie de carburant
Ce jeudi matin, les réseaux sociaux ont été submergés d’images de camions-citernes escortés par l’armée, présentés par des comptes favorables à la junte comme une preuve du retour progressif de l’approvisionnement. Mais sur le terrain, la situation reste critique : le carburant est rationné, les prix explosent sur le marché noir et la majorité des véhicules sont à l’arrêt.
Pour tenter d’atténuer la crise, une trentaine de bus « solidaires » ont été mis en circulation, selon la télévision nationale ORTM. Cependant, ces efforts demeurent insuffisants face à l’ampleur des besoins d’une capitale en panne.
Écoles fermées, économie paralysée
Les coupures d’électricité se multiplient et les établissements scolaires sont toujours fermés, comme l’avait annoncé le gouvernement en début de semaine. L’économie tourne au ralenti depuis que le JNIM a décrété, début septembre, un embargo contre Bamako. La dernière attaque recensée remonte à mardi, à une cinquantaine de kilomètres de Kati, bastion militaire proche de la capitale.
Appels à la solidarité régionale
Face à cette crise, certains observateurs plaident pour une mobilisation africaine. Le chercheur sénégalais Alioune Tine a notamment appelé à un sursaut de solidarité régionale, au-delà même de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Selon plusieurs sources proches du pouvoir malien, le Niger aurait autorisé l’envoi d’une centaine de camions-citernes pour ravitailler Bamako. Un geste perçu comme un signe de soutien à un régime sous pression, alors que la capitale tente de résister à un isolement croissant.
Avec RFI



