Guinée: la période du ramadan s’annonce difficile face à la hausse des prix

Guinée: la période du ramadan s’annonce difficile face à la hausse des prix

3 avril 2022 Non Par LA RÉDACTION

En Guinée, le ramadan commence avec une question : que va-t-on pouvoir acheter pour la rupture du jeûne ?

 

Interdiction de réexportation des denrées de première nécessité, baisse des droits de douane sur certains produits comme le riz ou encore le sucre… Le gouvernement a annoncé la semaine dernière une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat étriqué des Guinéens. Mais dans les épiceries de Conakry, les prix sont repartis à la hausse, comme toujours en cette période de fête.

Dans une minuscule épicerie du quartier de La Camayenne, Sophie Camara, 16 ans, rend sa monnaie à une cliente déprimée. « Tous les prix ont augmenté, ça ne baisse jamais », se désole la jeune commerçante.

Face à elle, Aminata Camara n’a pas pu faire de courses pour le ramadan. « Je n’ai pas d’argent. Je n’ai encore rien acheté », se désole-t-elle. Si elle en avait les moyens, Aminata Camara prendrait « du riz, du sucre, du lait, du thé. J’attends mon mari. Il est sorti pour essayer de trouver de l’argent. S’il y arrive, on va faire des achats. Sinon, on va s’asseoir dans la rue pendant la rupture du jeûne et des gens vont nous donner à manger. » Lui est au chômage. Elle, commerçante, en fin de grossesse, est trop fatiguée pour travailler. Aminata Camara s’en remet à la solidarité des habitants du quartier.

Quelques mètres plus loin, Mariam Diallo vend des oignons : « Le sac de 25 kilos coûte désormais 185 000 Francs guinéens », presque 20 euros. Il vient de connaître une augmentation de plus de 20%, en deux semaines seulement.

Mariam Diallo s’approvisionne auprès des grossistes de la capitale et les annonces du gouvernement n’ont eu aucun effet sur leurs tarifs. « Aujourd’hui-même, je suis allée au marché et j’ai demandé les prix. Ils ne diminuent pas, bien au contraire, ils sont plus élevés chaque jour. »

 

Et cela se répercute sur les affaires. Les clients sont moins nombreux que les années précédentes. Les détaillants, eux aussi, font grise mine à Conakry.

rfi