Affaire M’mah Sylla : trois faux médecins condamnés jusqu’à 20 ans de prison en Guinée

L’affaire avait profondément choqué la Guinée. Trois prétendus médecins guinéens ont été reconnus coupables, le 5 avril, de la mort de M’mah Sylla, une jeune secrétaire de 25 ans, violée à plusieurs reprises dans une clinique privée illégale à Conakry.

Le tribunal a déclaré Daniel Lamah, Patrice Lamah et Célestin Millimouno coupables de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner et d’avortement. Patrice et Daniel Lamah ont été condamnés à 15 ans de prison, tandis que Célestin Millimouno, en fuite, a écopé de 20 ans. Un mandat d’arrêt a été émis à son encontre.

Un quatrième accusé, Sébory Cissé, reconnu coupable de mise en danger d’autrui, a été condamné à un an d’emprisonnement. Les charges d’administration de substances nocives ont été abandonnées.

Une clinique illégale et un drame national

Les faits remontent à juillet 2021. M’mah Sylla avait été violée dans un établissement non enregistré auprès de l’Ordre des médecins. Son état s’étant aggravé, elle fut évacuée en Tunisie, où elle subit sept opérations chirurgicales avant de décéder le 20 novembre 2021.

Sa mort avait provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Le slogan « Justice pour M’mah Sylla » était devenu un cri de ralliement pour dénoncer les violences sexuelles et l’impunité en Guinée.

Son avocate, Halimatou Camara, avait alors regretté la banalisation des crimes sexuels par la justice guinéenne :

« La plupart des dossiers de viol sont banalisés. Les condamnations dépassent rarement trois ans, même lorsque les victimes sont mineures », avait-elle déploré.

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Yaya Baldé